dimanche, septembre 8

Les multiples discours laborieusement lus, devant les caméras de la télévision officielle, par le général Ahmed Gaïd Salah lors de ses incessants déplacements dans les régions militaires suscitent beaucoup d’interrogations. Depuis plus de deux mois, s’adresser chaque mardi au peuple algérien est devenu le hobby favori du nouvel homme fort de l’Algérie. Ces discours qui soufflent le chaud et le froid, alternant les mises en garde virulentes, les menaces à peine voilées avec une volonté de flatter l’orgueil du peuple et des manifestants ; le tout avec un poil de populisme justicier et un zeste de complotite ambiante, jettent le trouble chez l’opinion publique.

Mais au-delà de la forme pompeuse que revêtent ces missives répétitives, et dont la plume semble avoir trempé dans le même encrier, ce sont les brusques revirements et les propos contradictoires qui attirent le plus l’attention. Ainsi, le mercredi 24 avril, un énième discours du général Gaïd Salah est venu rectifier voire contredire celui prononcé la veille devant les cadres militaires de la 1ère région militaire de Blida. D’où une question légitime que posent beaucoup d’Algériens : qui écrit les discours de Gaïd Salah et qui leur donnent de la consistance politique ?

Si les premiers discours de Gaïd Salah, qui n’est ni un amateur du verbe bien ciselé ni de la formule choc, pouvaient provenir uniquement de ses propres collaborateurs, il est presque certain que depuis la démission « forcée » d’Abdelaziz Bouteflika, les grands généraux de l’armée algérienne ont désormais « un droit de regard » sur ses discours. D’après des sources bien informées à Alger, Ahmed Gaïd Salah consulte, avant chacune de ses sorties, le commandant des forces terrestres, le général-major Saïd Changriha et le commandant de la gendarmerie nationale, le général Ghali Belkcir, qui partagent avec lui la même vision de la situation politique. D’autres généraux participent parfois à infléchir la tonalité des discours du vice-ministre de la Défense comme le commandant de la garde républicaine, le général de Corps d’armée Ben Ali Ben Ali qui jouit de beaucoup de respect parmi les autres hauts gradés et le commandant des forces aériennes, le général-major Amar Amrani, qui est l’un des plus jeunes généraux de l’ANP.

Même si Ahmed Gaïd Salah demeure jusqu’à maintenant l’homme le plus puissant de la grande muette, il n’empêche, qu’à mesure que la crise persiste, il est de plus en plus obligé, sinon de céder une partie de son pouvoir, du moins « d’écouter attentivement » les autres généraux de l’armée.

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