Assainir les finances locales, rénover les infrastructures vieillissantes, préparer l’avenir urbain: telle est l’équation que tente de résoudre la Banque africaine de développement à travers son nouveau plan d’action de 4,5 millions de dollars destiné à 14 municipalités du continent.
Le Fonds de développement urbain et municipal (UMDF) de la Banque africaine de développement vient d’approuver un plan d’action ambitieux de 4,5 millions de dollars pour 2024, visant à soutenir 14 municipalités et autorités locales africaines. Cette décision porte un message d’espoir pour les principaux centres urbains du continent.
Au cœur de ce programme, six mégapoles pilotes – Nairobi, Dakar, Abidjan, Addis-Abeba, Kigali et Lagos- qui bénéficieront d’un accompagnement de 500.000 dollars pour améliorer leurs finances municipales et leur solvabilité. Un enjeu capital pour ces villes en quête de nouvelles sources de financement public et privé afin de répondre aux besoins croissants de leurs populations.
Au-delà de l’assainissement budgétaire, l’UMDF s’attaque aux défis de planification urbaine. Quelque 900.000 dollars permettront d’étendre à six nouvelles agglomérations le Programme des villes africaines. Cet outil contribue à l’élaboration de plans d’action municipaux ciblés et à l’identification de projets d’investissement prioritaires, éligibles aux financements des bailleurs comme la BAD.
Mais le volet le plus conséquent, avec 2,8 millions de dollars, vise à accélérer la réhabilitation des infrastructures urbaines vieillissantes. Réseaux d’assainissement, approvisionnement en eau potable, équipements de résilience côtière ou d’adaptation au changement climatique: de multiples études de faisabilité et avant-projets détaillés seront financés.
Le transport public n’est pas en reste avec des travaux préparatoires pour le réseau de bus d’Addis-Abeba et le rail à Lagos. Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, recevra également un soutien pour la préparation d’un projet d’aménagement et de protection de son littoral.
«Ces projets ont été sélectionnés pour leur impact potentiel, leur capacité à changer le quotidien de millions de citoyens africains vivant en milieu urbain, mais aussi pour leur dimension inclusive et les bénéfices qu’ils apportent en matière de lutte et d’adaptation au changement climatique», fait valoir Mike Salawou, directeur du département des infrastructures et du développement urbain à la BAD, également président du comité technique du Fonds de développement urbain et municipal.
Lancé en 2019, le Fonds de développement urbain et municipal joue un rôle de facilitateur et d’accélérateur de projets d’infrastructure, en promouvant une approche globale qui favorise les synergies entre les secteurs, en renforçant les capacités des acteurs locaux et en encourageant le dialogue avec les bailleurs de fonds publics et privés.
Au-delà des financements, cette initiative réaffirme l’ambition de la BAD de promouvoir une approche intégrée mêlant dialogue multi-acteurs, renforcement des capacités locales et synergie entre secteurs. Un modèle qui vise à améliorer durablement le cadre et les conditions de vie dans la Méga-Urbanité africaine en plein essor, au bénéfice de millions de citadins.