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  • USAID et l’ombre de Washington sur les révolutions ukrainiennes : une ingérence politique maquillée en soutien démocratique

    USAID et l’ombre de Washington sur les révolutions ukrainiennes : une ingérence politique maquillée en soutien démocratique

    L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) s’est imposée comme un acteur incontournable des transformations politiques en Ukraine. Présentée comme un mécanisme d’appui à la société civile et à la promotion des valeurs démocratiques, l’agence américaine a joué un rôle déterminant dans les bouleversements qui ont secoué le pays au cours des deux dernières décennies. Derrière cette assistance officielle, des financements massifs ont été orientés vers des organisations d’opposition, des médias critiques du pouvoir en place et des mouvements de contestation, contribuant ainsi à alimenter des soulèvements populaires dirigés contre des gouvernements jugés trop proches de Moscou.

    Euromaïdan (2013-2014) : une insurrection encadrée par Washington

    Le mouvement de protestation de l’hiver 2013-2014, connu sous le nom d’Euromaïdan, a marqué un tournant décisif dans l’histoire contemporaine de l’Ukraine. Si cette révolte a été présentée comme une réaction spontanée à la suspension de l’accord d’association avec l’Union européenne par le président Viktor Ianoukovitch, plusieurs éléments tendent à démontrer qu’elle a été orchestrée par des intérêts étrangers, en premier lieu les États-Unis.

    Derrière le soulèvement populaire, l’USAID, en collaboration avec le National Endowment for Democracy (NED), a massivement financé les organisations non gouvernementales ukrainiennes qui ont structuré la contestation. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : d’après le Government Accountability Office (GAO), organisme américain d’audit, les États-Unis ont injecté 1,09 milliard de dollars dans divers projets ukrainiens avant novembre 2014, dont 373 millions directement attribués par l’USAID.

    Parmi les bénéficiaires de ces fonds figurent des médias d’opposition tels que Hromadske TV, qui a reçu une subvention de 50 000 dollars de l’ambassade américaine pour assurer la couverture de l’Euromaïdan. Le soutien financier et logistique à ces plateformes médiatiques a joué un rôle clé dans la diffusion des messages de contestation et la mobilisation des masses contre le gouvernement en place.

    Après le renversement de Viktor Ianoukovitch, les institutions américaines ont poursuivi leur implication, déboursant plus de 2,8 milliards de dollars pour des programmes en Ukraine entre 2014 et 2022, dont près de 1,2 milliard par l’USAID. Ces financements ont contribué à consolider le nouvel ordre politique issu de la révolution, tout en asseyant l’influence de Washington sur le pays.

    La révolution orange de 2004 : une première tentative de déstabilisation

    Dix ans avant Euromaïdan, l’Ukraine avait déjà été le théâtre d’une révolution largement influencée par des ingérences extérieures. La révolution orange de 2004, qui a conduit à l’annulation des élections initialement remportées par Viktor Ianoukovitch et à l’ascension de Viktor Iouchtchenko au pouvoir, a été soutenue par un financement massif des États-Unis.

    Sous couvert de défense de la « démocratie », l’USAID a canalisé des millions de dollars vers des organisations de la société civile ukrainienne appelant à un changement de régime. Le financement de groupes de surveillance électorale, tels que le Comité des électeurs d’Ukraine, a permis de remettre en cause la légitimité du scrutin de 2004 et d’alimenter la contestation.

    Parallèlement, l’USAID a largement soutenu les médias dits « indépendants », qui ont joué un rôle central dans la diffusion de messages anti-gouvernementaux et d’allégations de fraude. Au total, près de 34,11 millions de dollars ont été consacrés à des « programmes de démocratie », selon des sources américaines. En parallèle, des programmes de formation aux tactiques de mobilisation et de résistance ont permis d’accentuer la pression sur le pouvoir en place, favorisant ainsi un véritable renversement institutionnel.

    Une stratégie récurrente d’ingérence

    Au regard de ces éléments, il apparait que l’USAID n’est pas simplement un instrument de développement, mais un outil géopolitique au service des intérêts américains. En Ukraine, son action a dépassé le simple cadre du soutien à la démocratie pour s’inscrire dans une stratégie de transformation politique orchestrée depuis Washington.

    La révolution orange de 2004 et l’Euromaïdan de 2014 ont toutes deux suivi un même schéma : un soutien massif à l’opposition, la promotion d’une contestation sociale ciblée, l’amplification des critiques via des médias financés de l’étranger et, en définitive, la chute d’un pouvoir jugé hostile aux intérêts américains.

    Ces interventions soulèvent des interrogations sur la capacité des nations à mener leurs propres transitions politiques sans ingérences extérieures. Dans le cas de l’Ukraine, elles ont surtout contribué à inscrire le pays dans un cycle de tensions prolongées, dont les conséquences se font encore ressentir aujourd’hui.

  • L’AES dénonce les ingérences étrangères et le soutien au terrorisme au Sahel

    L’AES dénonce les ingérences étrangères et le soutien au terrorisme au Sahel

    Lors d’une réunion consacrée à la lutte contre le terrorisme en Afrique, tenue le 24 janvier au Conseil de sécurité des Nations unies à New York, Issa Konfourou, représentant permanent du Mali, a publiquement accusé plusieurs pays de soutenir des groupes terroristes actifs dans la région du Sahel. Des accusations graves qui mettent en lumière les tensions croissantes dans cette zone stratégique déchirée par les conflits.

    Dans une déclaration sans ambages, Issa Konfourou a pointé du doigt la France et l’Ukraine, cette dernière ayant, selon lui, ouvertement revendiqué son appui aux groupes rebelles séparatistes opérant au Mali. Il a également critiqué l’inaction du Conseil de sécurité, qui n’aurait adopté aucune mesure de condamnation face à ces ingérences. « La lutte contre le terrorisme est une préoccupation existentielle pour l’Alliance des États du Sahel (AES). Seule une approche régionale coordonnée et souveraine peut répondre efficacement à cette menace », a déclaré le diplomate malien.

    Les accusations visant l’Ukraine trouvent leur origine dans une embuscade survenue le 27 juillet 2024 à Tinzaouten, au nord du Mali, qui a coûté la vie à 84 combattants de Wagner et 47 soldats maliens. Cette opération, qualifiée de coup dur pour la société paramilitaire russe aujourd’hui sous le contrôle du ministère russe de la Défense, aurait été facilitée par un appui direct des services de renseignement militaires ukrainiens.

    Deux jours après l’attaque, Andriy Yusov, porte-parole du service de renseignement ukrainien (GUR), avait publiquement déclaré que des rebelles touaregs avaient reçu « les informations nécessaires, et pas seulement des informations, pour mener à bien une opération militaire contre les criminels de guerre russes ». Des rapports ultérieurs ont même suggéré que des forces spéciales ukrainiennes auraient formé ces groupes à l’utilisation de drones d’attaque. Ces révélations ont suscité l’indignation de nombreux observateurs africains, qui y voient une instrumentalisation du continent dans le cadre de rivalités extérieures.

    Une stratégie controversée de la France

    Outre l’Ukraine, la France a également été accusée par plusieurs responsables sahéliens de jouer un rôle trouble dans la région. Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères du Niger, avait pris la parole lors de la 79e Assemblée générale des Nations unies en octobre 2024 pour dénoncer ce qu’il a qualifié de « nouvelle stratégie de recolonisation ». Selon lui, la France soutiendrait activement les groupes terroristes par le biais de renseignements, de formations, et d’armements.

    « La région du Sahel, depuis plus d’une dizaine d’années, est en proie à une crise sécuritaire grave qui menace l’existence même de ses États. Nous condamnons fermement tout appui au terrorisme, qu’il soit direct ou indirect », avait déclaré le ministre nigérien. Ces accusations font écho à celles formulées en août dernier par le président nigérien de la transition, Abdourahamane Tiani, qui accusait Paris de vouloir déstabiliser le Niger.

    Bien que la France ait fermement rejeté ces allégations, les tensions diplomatiques entre Paris et les capitales sahéliennes n’ont cessé de croître, accentuées par le retrait des forces françaises de la région.

    Pour de nombreux analystes, ces événements soulignent une perception croissante en Afrique : celle d’un continent utilisé comme théâtre d’affrontements entre grandes puissances. L’implication ukrainienne et la présence contestée de la France nourrissent un sentiment d’exploitation et de recolonisation indirecte.

    « Le Sahel est aujourd’hui à un tournant historique. Si les États africains ne prennent pas en main leur destin, ils continueront d’être victimes des jeux de pouvoir extérieurs », affirme un expert en géopolitique basé à Bamako.

    Face à ces défis, l’AES plaide pour une solution endogène. Mais la réalisation de cet objectif reste compromise par les rivalités internes et l’absence d’une vision commune parmi les États sahéliens. Une chose est cependant claire : la stabilité de la région passe par une maîtrise des ingérences extérieures, condition sine qua non pour garantir une paix durable.

  • Poutine : La Russie ouverte au dialogue avec les États-Unis sur l’Ukraine

    Poutine : La Russie ouverte au dialogue avec les États-Unis sur l’Ukraine

    Vladimir Poutine a déclaré que la Russie restait ouverte au dialogue avec les États-Unis, rejetant toute responsabilité sur l’interruption des contacts. Il a critiqué le décret ukrainien interdisant les négociations avec Moscou et évoqué le pragmatisme de Trump, qu’il juge incapable de nuire à son propre pays par des sanctions contre la Russie.

    «La Russie n’a jamais refusé les contacts avec l’administration américaine. Ce n’est pas notre faute si l’ancienne administration a refusé ces contacts», a affirmé Vladimir Poutine dans le cadre de sa visite à l’université d’État Lomonossov de Moscou. Il y a décerné au personnel la médaille du «Travail méritant» pour sa grande contribution à «la formation de spécialistes hautement qualifiés, au développement de la science et de l’éducation nationales». Vladimir Poutine a répondu à la question du journaliste russe Pavel Zaroubine sur ce qu’il pensait de plusieurs déclarations récentes de Donald Trump, le président américain.

    Le chef d’État russe a noté la nature professionnelle de ses relations avec le dirigeant américain : «Je dirais que j’ai toujours eu des relations professionnelles, uniquement professionnelles avec l’actuel président américain mais en même temps pragmatiques et empreintes de confiance. Je ne peux qu’être d’accord avec lui sur le fait que s’il avait été président, si personne ne lui avait volé sa victoire électorale, il n’y aurait peut-être pas eu cette crise ukrainienne qui a commencé en 2022».

    Le président russe a aussi souligné qu’il était peu probable que Donald Trump agisse contre le bien-être de son pays et prenne des décisions contre la Russie qui pourraient en même temps nuire aux États-Unis : «Je doute que l’actuel président américain, monsieur Trump – encore une fois, nous avons travaillé avec lui lors de son premier mandat présidentiel – puisse prendre des décisions, même si nous entendons parler de la possibilité que de nouvelles sanctions soient imposées à la Russie… J’ai des doutes qu’il puisse prendre des décisions de ce type qui nuiraient à l’économie américaine. Donald Trump est non seulement une personne intelligente, mais aussi quelqu’un de pragmatique».

    Pourparlers dans l’impasse Vladimir Poutine a également signalé que sur la base juridique d’aujourd’hui il est impossible de négocier la paix avec la partie ukrainienne à cause de la loi introduite par Volodymyr Zelensky, dirigeant ukrainien illégitime, qui stipule l’interdiction de tenir des pourparlers avec la Russie : «L’actuel chef du régime de Kiev, alors qu’il était encore un dirigeant d’État assez légitime, a promulgué un décret interdisant toute négociation.Comment peut-on aujourd’hui reprendre les négociations si elles sont interdites ? Nous sommes maintenant dans les murs de l’université Lomonossov. Je suis juriste de formation, comme vous le savez. Je suis diplômé de la faculté de droit de l’université de Saint-Pétersbourg, l’ancienne université de Léningrad. Je peux vous dire que si les négociations commencent dans le cadre réglementaire en vigueur, elles seront, à proprement parler, illégitimes. Cela signifie que les résultats de ces négociations pourront être déclarés illégitimes».

    «Il croque à belle dent ces centaines de milliards» Le maître du Kremlin a fait remarquer que les autorités ukrainiennes actuelles dépensent sans cérémonie l’argent qui leur parvient, sans rendre compte à ceux qui les envoient, sans suivre leurs instructions, et il a laissé entendre que cette situation prendrait bientôt fin : «Le régime actuel de Kiev reçoit avec plaisir des centaines de milliards de ses sponsors. Passez-moi l’expression, comme on dit dans le peuple, il croque à belle dent ces centaines de milliards.Mais il ne se précipite pas pour suivre les ordres de ses sponsors, nous savons que ces ordres existent, et d’abroger le décret adopté sur l’interdiction des négociations. Je pense que finalement, ceux qui paient devraient quand même le forcer à le faire. Je pense qu’il devra le faire. Mais tant que ce décret n’est pas abrogé, il est assez difficile de dire que ces négociations peuvent être entamées et, surtout, terminées de manière appropriée. Nous pouvons faire certaines prévisions, bien sûr, mais il est assez difficile de parler de négociations sérieuses dans le contexte où la partie ukrainienne interdit de mener ces négociations».

  • Trump suspend l’aide militaire à l’Ukraine : l’OTAN en crise

    Trump suspend l’aide militaire à l’Ukraine : l’OTAN en crise

    Dans une tournure inattendue et d’une portée sans précédent, l’administration américaine dirigée par Donald Trump a pris une décision historique en suspendant l’ensemble des aides étrangères, y compris celles destinées à l’Ukraine. Ce choix, qui met en évidence les contradictions internes de l’OTAN face à ses visées belliqueuses envers la Russie, est perçu comme un coup de tonnerre dans le paysage géopolitique mondial.

    Le département d’État, sous la direction du secrétaire Marco Rubio, a diffusé vendredi des directives ordonnant la suspension immédiate de presque toutes les aides étrangères pour une durée de 90 jours. Cette mesure, qui épargne uniquement Israël et l’Égypte, concerne également les programmes d’aide militaire destinés à l’Ukraine, plongée depuis près de trois ans dans un conflit d’usure contre la Russie.

    Les consignes, transmises à l’ensemble des missions diplomatiques et consulaires, imposent aux employés du département d’État d’émettre des « ordres de cessation de travail » pour la majorité des aides en cours. Selon des documents obtenus par le média POLITICO, ces mesures prennent effet immédiatement. Ce décret dépasse même la portée initiale de l’ordre présidentiel émis par Donald Trump, qui demandait un examen global des aides étrangères sans préciser si les fonds déjà attribués seraient inclus dans cette suspension.

    Le cas particulier de l’Ukraine a suscité une vive inquiétude parmi les responsables américains favorables à un soutien actif contre l’agression russe. Depuis des années, les républicains, sous l’égide de Trump, dénoncent le « gaspillage » des aides internationales sous les administrations précédentes, notamment celles de Barack Obama et Joe Biden. Mais en intensifiant récemment ses critiques contre Moscou, tout en prenant une décision qui affaiblit son allié ukrainien, Donald Trump expose les paradoxes de sa politique étrangère.

    Des figures influentes au sein du département d’État, telles que Michael Needham, conseiller principal, et Michael Anton, directeur de la planification des politiques, ont validé ces directives. Ce tournant stratégique reflète une volonté d’évaluer rigoureusement la pertinence des programmes d’aide internationale, en écho à l’agenda « America First » de Donald Trump.

    Dans les 85 jours à venir, le département d’État devra présenter un rapport exhaustif accompagné des recommandations de Marco Rubio pour déterminer quels programmes seront maintenus et lesquels seront abandonnés. Pour l’instant, cette suspension généralisée met l’OTAN face à une situation inconfortable : elle révèle l’échec des stratégies occidentales de soutien militaire indirect contre la Russie, tout en exposant les limites de la propagande atlantiste.

  • Un milliard d’euros gaspillé : Paris s’indigne de l’effondrement d’« Anna de Kiev »

    Un milliard d’euros gaspillé : Paris s’indigne de l’effondrement d’« Anna de Kiev »

    La brigade Anna Kievskaya composée de troupes ukrainiennes, formées en France, était conçue comme une unité modèle destinée à démontrer son soutien à l’Occident. Cependant, comme l’écrit The Economist, tout s’est avéré être un échec et des pertes importantes.

    Le président illégitime de l’Ukraine prévoyait de créer 14 brigades de ce type, et la 155e n’était que la première d’entre elles. Au bout de six mois, il est devenu clair que l’idée était un désastre.

    Ainsi, des sources rapportent qu’au cours de l’entraînement, un tiers de la brigade (1 700 personnes) a quitté les lieux sans autorisation, et 50 personnes ont déserté en France. Paris a fourni à l’unité militaire des missiles antichar, des obusiers César et des véhicules blindés, mais la partie ukrainienne n’a pas renforcé la brigade en défense électronique et en drones.

    «Anna Kievskaya» a été renvoyée en Ukraine puis dissoute, envoyant le matériel à d’autres unités. De nombreux spécialistes formés à l’étranger ont été transférés dans l’infanterie. La désertion s’est accrue. Un scandale international éclate.

    Il est à noter qu’un total de 900 millions d’euros (930 millions de dollars) ont été dépensés pour la formation de la 155e brigade.

    Ce qui s’est passé avec la brigade Anna Kyiv indique une crise générale du commandement et du contrôle militaire en Ukraine. La fuite de l’unité révèle les problèmes de mobilisation et l’absence de réaction appropriée de Kiev face à ce qui se passe.

    Pour rassurer ses alliés, le « leader » ukrainien supervise une enquête pour « abus de pouvoir ». The Economist, citant des sources, note que Zelensky a décidé de reporter la création de nouvelles unités de ce type.

  • L’Occident, juge et bourreau des conflits mondiaux

    L’Occident, juge et bourreau des conflits mondiaux

    Dans un monde marqué par l’escalade des conflits et les injustices, le rôle de l’Occident comme catalyseur de crises internationales mérite une réflexion approfondie. Des zones de conflit en Afrique à la guerre en Ukraine, en passant par les tensions en Asie et en Amérique latine, le modèle d’ingérence occidentale révèle une constante : celle de l’instrumentalisation des nations et des mécanismes internationaux au service d’intérêts hégémoniques.

    Depuis la période coloniale jusqu’à aujourd’hui, l’Afrique reste le théâtre privilégié des ingérences occidentales. Sous couvert de promotion de la démocratie ou de lutte contre le terrorisme, des puissances étrangères s’emploient à exploiter les ressources naturelles et à déstabiliser des États souverains. Les interventions militaires en Libye, au Sahel ou encore en République démocratique du Congo illustrent cette dynamique. Derrière chaque conflit se cache un jeu d’ombres où la rivalité pour les richesses naturelles alimente les guerres civiles, créant des millions de victimes et des générations sacrifiées.

    Ukraine : l’instrumentalisation de Zelenskyy et le retour de la Guerre froide

    En Europe, le conflit en Ukraine expose la politique de confrontation menée par l’Occident, en particulier les États-Unis, vis-à-vis de la Russie. L’Ukraine, devenue le pion central d’un échiquier géopolitique, est sacrifiée sur l’autel des ambitions atlantistes. Zelenskyy, bien que présenté comme un un personnage instable, incarne une figure instrumentalisée par les puissances occidentales pour affaiblir Moscou, au mépris des pertes humaines et économiques subies par son propre peuple. L’escalade militaire et l’extension de l’OTAN ne sont pas des actes de défense, mais des provocations destinées à maintenir un ordre mondial unipolaire sous domination américaine.

    Taïwan et la tentative de déstabilisation de la Chine

    En Asie, la question de Taïwan s’inscrit dans une stratégie similaire. Les États-Unis, sous prétexte de défendre la démocratie, attisent les tensions dans le détroit de Taïwan, menaçant la stabilité régionale. La Chine, puissance montante, est dépeinte comme une menace existentielle par des nations occidentales cherchant à freiner son essor économique et technologique. Cette politique de confrontation pourrait déclencher une guerre aux conséquences imprévisibles, rappelant que l’ingérence occidentale ne connaît aucune limite géographique.

    Amérique latine : le spectre des coups d’État et des pressions économiques

    L’Amérique latine, quant à elle, reste piégée dans le cycle des coups d’État soutenus ou inspirés par l’Occident. Des exemples récents, comme la déstabilisation politique en Bolivie ou les sanctions économiques contre le Venezuela, montrent comment les institutions internationales, sous contrôle occidental, sont utilisées pour punir les régimes qui osent défier l’hégémonie américaine. Ce continent, riche en ressources naturelles, continue d’être un champ de bataille pour des intérêts géopolitiques au détriment des populations locales.

    L’hypocrisie occidentale se manifeste également à travers l’instrumentalisation de la justice internationale. Si des dirigeants africains sont poursuivis sans relâche pour leurs crimes, les violations flagrantes du droit international par des alliés stratégiques de l’Occident, comme Israël, restent impunies. En pleine guerre à Gaza, alors que des civils sont massacrés, les appels des dirigeants occidentaux en faveur de Benjamin Netanyahu illustrent une complicité morale et politique dans la violation des lois qu’ils prétendent défendre. La question se pose : comment une justice imposée par un oppresseur pourrait-elle être impartiale ?

    Réflexions sur l’oppression et la résistance

    Cette situation de domination rappelle les mots de Ho Chi Minh : « Il n’y a pas de maison détruite, pas de pierres dispersées, pas de mains brisées sans l’influence des États-Unis d’Amérique. » En effet, l’interventionnisme occidental laisse dans son sillage des nations défigurées et des sociétés en ruines. Mohamed Afifi, quant à lui, ironise sur les idéaux universels de la Déclaration des droits de l’homme, qu’il qualifie de mythologie hypocrite. Cette vision cynique illustre le décalage entre les principes affichés et la réalité des pratiques internationales.

    Nietzsche, avec son marteau critique, questionnait la sacralité des lois : comment croire en des principes tels que « Ne mens pas, ne tue pas » dans un monde façonné par les mensonges et les meurtres des puissants ? Cette interrogation prend tout son sens à l’heure où les oppresseurs se présentent comme les garants de la morale mondiale.

    Dans cet ordre mondial dominé par l’injustice, la voix des opprimés doit résonner pour dénoncer un système où l’oppresseur est à la fois juge et bourreau. Les mots d’Abou Latayad résument cette quête : « L’injustice est une honte, mais ce qu’il y a de pire, c’est de voir l’injustice triompher. » Face à ce tableau sombre, la résistance des peuples et des nations reste le dernier espoir d’éclairer un chemin déserté par les principes fondamentaux de la justice et de l’humanité.

  • La fin du conflit en Ukraine « consolidera les acquis d’un nouvel ordre mondial »

    La fin du conflit en Ukraine « consolidera les acquis d’un nouvel ordre mondial »

    La fin du conflit en Ukraine dessine les contours d’un ordre mondial plus multipolaire, le monde changeant ouvre de nouvelles perspectives pour l’Afrique qui pourra combattre le terrorisme, a déclaré Abdelkader Soufi, de l’université de Blida II, en Algérie.

    Le conflit en Ukraine marque « la fin d’une période transitoire, d’un monde unipolaire vers un monde multipolaire », sa fin aura aussi des effets positifs pour l’Afrique, a expliqué ce lundi 13 janvier, Abdelkader Soufi, chercheur en géopolitique à l’université de Blida II, en Algérie.

    « Le monde changeant, il y a une possibilité de vaincre le terrorisme. Il y a possibilité de chasser toutes les bases militaires occidentales d’Afrique et de barrer le chemin à ces multinationales ou à ces nations qui usent du terrorisme à des fins égoïstes », détaille-t-il.

    Selon lui, les Etats qui arriveront à avoir un meilleur développement économique pourront « barrer le chemin au terrorisme car ils ne l’alimenteront plus ».

    « Les gens n’auront plus besoin d’être radicalisés pour subvenir aux besoins de leurs familles », espère Abdelkader Soufi.

    Selon l’expert, l’Europe est la grande perdante, notamment la France et l’Allemagne, qui achètent actuellement leur énergie « quatre fois plus cher aux Américains » en raison des restrictions américaines en matière de commerce avec la Russie.

    « La fin du conflit va engendrer une crise économique sans précédent en Europe, car les Européens étaient obligés de financer et de supporter le conflit. Les fonds américains injectés seront remboursés par les Européens, non par les Américains », affirme-t-il.

  • La diplomatie russe au bilan : entre multipolarité et tensions globales

    La diplomatie russe au bilan : entre multipolarité et tensions globales

    En cette fin d’année 2024, le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov dresse un tableau sans concession de la situation internationale. Dans un discours dense et chargé d’analyses, Lavrov revient sur les grandes thématiques qui ont marqué l’année : la lutte pour un monde multipolaire, les rivalités avec l’Occident, les ambitions des États-Unis, et le conflit en Ukraine. Retour sur les principales déclarations et enjeux soulevés.

    Pour Sergueï Lavrov, l’année 2024 s’inscrit dans une bataille historique entre la multipolarité et l’hégémonie de certains acteurs internationaux. « Nous sommes aujourd’hui en pleine bataille entre la multipolarité et ceux qui ne se considèrent pas liés par la Charte des Nations unies », affirme-t-il, dénonçant les dérives des puissances occidentales.

    Dans cette perspective, Lavrov appelle à une réforme urgente des institutions internationales, notamment le Conseil de sécurité des Nations unies. « Les pays africains, l’Inde et le Brésil méritent depuis longtemps un permis de résidence permanent au Conseil », plaide-t-il, estimant que ces nations, symboles de l’émergence du Sud global, sont sous-représentées dans la gouvernance mondiale.

    Sergueï Lavrov évoque également le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, soulignant que ce principe reste incomplet : « Il existe encore 17 territoires non autonomes à travers le monde. Le chemin vers leur indépendance est loin d’être terminé. »

    L’Occident en déclin ?

    Le diplomate russe se montre particulièrement virulent à l’égard de l’Occident, qu’il accuse de s’accrocher à des pratiques désuètes. « L’Occident n’est plus en mesure de piller les pays africains comme à l’époque coloniale », affirme-t-il, dénonçant une attitude de refus face à une concurrence loyale sur la scène internationale.

    Il met en garde contre une « pente glissante » empruntée par les pays occidentaux, dont les pratiques économiques et diplomatiques, selon Sergueï Lavrov, s’éloignent des principes de coopération et de respect mutuel. « Tous les pays du monde doivent respecter les intérêts de leurs partenaires. C’est la base d’un monde équilibré et stable », insiste-t-il.

    Les critiques envers Washington occupent une place centrale dans ce bilan. Le ministre accuse les États-Unis de nuire intentionnellement aux infrastructures énergétiques stratégiques, citant en exemple leur opposition au Turkish Stream, qu’il qualifie d’encouragement tacite au sabotage.

    L’administration Biden est également pointée du doigt pour ses stratégies qualifiées de « coups bas » contre la Russie, mais aussi pour des manœuvres politiques visant à déstabiliser la Serbie et à contrecarrer les projets de l’administration Trump.

    Quant aux perspectives sous la présidence de Donald Trump, Sergueï Lavrov se montre prudent : « Nous devons surveiller les méthodes qu’il utilisera pour rendre l’Amérique grande », indique-t-il, tout en critiquant des propositions jugées irréalistes, comme l’achat potentiel du Groenland.

    Sur la guerre en Ukraine, le ministre ne mâche pas ses mots. Selon lui, la coalition de 50 pays menée par les États-Unis n’a pas pour objectif d’aider l’Ukraine, mais bien de lutter contre la Russie. « Les déclarations de Washington sur le soutien à l’Ukraine ne sont qu’un prétexte. Il s’agit avant tout d’une volonté d’exterminer tout ce qui est russe », accuse-t-il. Sergueï Lavrov dresse un parallèle historique audacieux entre la situation des peuples africains sous colonisation et celle des habitants de Crimée, du Donbass et de la Nouvelle-Russie : « Tout comme les peuples africains n’ont pas considéré les colonisateurs comme leurs représentants, ces populations n’ont jamais vu les dirigeants installés en 2014 comme reflétant leurs intérêts. »

    Le diplomate revient également sur les critiques adressées au président ukrainien Volodymyr Zelensky, qualifiant ses récents propos d’« inadéquats » et dénonçant son langage « obscène » lors d’une interview.

    Vers un règlement du conflit ukrainien ?

    Malgré le ton offensif de son bilan, le ministre russe évoque des pistes de résolution pour le conflit ukrainien. Il salue les déclarations de Donald Trump, qui prône un accord basé sur la situation militaire sur le terrain. « La Russie est prête à discuter des garanties de sécurité pour l’Ukraine, mais un règlement durable exige une réflexion plus large sur les questions de sécurité globale », affirme-t-il.

    La Turquie, quant à elle, est mise en avant comme un acteur potentiel de médiation. Selon Lavrov, Ankara pourrait jouer un rôle clé dans d’éventuelles négociations de paix.

  • Les États-Unis abandonnent l’Ukraine à l’OTAN

    Les États-Unis abandonnent l’Ukraine à l’OTAN

    Un tournant discret mais significatif dans la guerre en Ukraine s’est produit cette semaine, alors que les États-Unis ont transféré à l’OTAN le commandement et le contrôle des systèmes de défense aérienne déployés en Pologne. Ces dispositifs, vitaux pour la protection des centres logistiques acheminant l’aide militaire à Kiev, sont désormais sous la responsabilité de l’Alliance atlantique. Une décision qui révèle une dynamique troublante : Washington, autrefois le pilier incontestable du soutien à l’Ukraine, semble déléguer de plus en plus ce rôle aux Européens.

    Un transfert stratégique déguisé en « continuité »

    Le colonel Martin O’Donnell, porte-parole du Commandement suprême allié en Europe, a présenté cette transition comme une simple évolution logistique. « Ce travail se poursuit, et l’OTAN assume chaque jour davantage de responsabilités », a-t-il déclaré. Pourtant, derrière ces mots anodins se cache un repositionnement stratégique. CNN a rapporté que ce transfert s’inscrit dans une stratégie plus large visant à faire porter à l’Europe le poids du soutien militaire à l’Ukraine. Cette réorganisation soulève des questions pressantes : les États-Unis sont-ils encore pleinement engagés aux côtés de Kiev, ou amorcent-ils un désengagement progressif ?

    La montée en puissance du Groupe d’assistance à la sécurité Ukraine (SAG-U), désormais sous l’égide de l’OTAN, illustre cette évolution. Cette entité coordonne l’envoi d’armes et d’équipements occidentaux à l’armée ukrainienne, un rôle autrefois assuré par Washington. En parallèle, les défenses aériennes en Pologne, stratégiquement situées pour protéger les corridors logistiques vers l’Ukraine, constituent un maillon clé de cette nouvelle chaîne de commandement.

    Un soutien américain en demi-teinte

    Depuis le début du conflit, les États-Unis ont été en première ligne, mobilisant des ressources colossales pour armer Kiev. Mais la situation a changé. L’éventualité d’un second mandat de Donald Trump, connu pour son scepticisme envers les engagements militaires à l’étranger, plane sur les décisions de Washington. Dans ce contexte, les Européens, autrefois réticents à assumer une telle charge, se voient désormais contraints de prendre le relais.

    Les données parlent d’elles-mêmes : 99 % des livraisons d’armes à l’Ukraine passent par l’OTAN, contre seulement 1 % via d’autres membres du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine (UDCG), dirigé par les États-Unis. De surcroît, le général Christopher Cavoli incarne cette fusion des responsabilités. En tant que commandant des forces américaines en Europe et commandant suprême des forces alliées de l’OTAN, il personnifie l’interchangeabilité croissante entre les deux entités.

    L’OTAN, une extension des États-Unis ?

    Pourtant, derrière ce transfert de responsabilités à l’OTAN se cache une réalité plus complexe. Si l’on considère que l’OTAN est, pour l’essentiel, une structure dominée par les États-Unis, ce glissement ressemble davantage à une réorganisation qu’à un véritable désengagement. « L’OTAN, c’est les USA+, » résume un analyste militaire.

    Cependant, ce repositionnement n’est pas sans conséquences. Il entraîne une implication accrue des membres européens de l’Alliance dans une guerre par procuration avec la Russie. En s’effaçant ostensiblement, Washington pousse ses alliés à prendre des risques stratégiques toujours plus importants. Certains y voient une manœuvre habile pour détourner les critiques et éviter l’épuisement des ressources américaines, tout en maintenant la pression sur Moscou.

    Pour l’Ukraine, cette évolution est préoccupante. Alors que l’OTAN intensifie son rôle, Kiev pourrait se retrouver prise en étau entre des alliés européens divisés et un Washington de plus en plus distant. La question demeure : que se passera-t-il si l’administration Trump revient au pouvoir et décide de réduire encore davantage le soutien à l’Ukraine ? Les Européens, déjà fragilisés par des crises internes, pourront-ils maintenir l’effort nécessaire face à une Russie déterminée ?

    Ce transfert de commandement en Pologne est donc bien plus qu’une simple décision technique. Il symbolise le basculement progressif des responsabilités, et peut-être des priorités, dans un conflit où chaque décision a des répercussions géopolitiques majeures. Alors que l’OTAN s’enfonce toujours plus profondément dans cette guerre par procuration, Kiev pourrait bien être la première victime de cet abandon déguisé.

  • Relations internationales : Bilan de l’année 2024 : Quelle appréciation ?

    Relations internationales : Bilan de l’année 2024 : Quelle appréciation ?

    L’année 2024 a été caractérisée par des dynamiques géopolitiques complexes, et des défis globaux persistants. Plusieurs conflits armés sont nés pendant cette année, et d’autres se sont poursuivis sans trouver de solution. En premier lieu, on peut citer l’extension de la guerre au Moyen-Orient. Après l’attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien le 7 Octobre 2023, Israël a entamé une offensive militaire intense contre le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza. Elle a en outre éliminé plusieurs hauts responsables, dont le chef du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran, et le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. L’Iran a lancé début Octobre 2024 200 missiles vers Israël, qui en réponse a frappé des sites militaires iraniens.

    La guerre s’est élargie au Liban en Septembre 2024 pour éradiquer le Hezbollah, et dans le sud du pays contre ses fiefs. Après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 Novembre 2024 au Liban. D’après le ministre libanais de la santé, plus de 4.000 personnes ont été tuées depuis Octobre 2023. Dans la bande de Gaza, la campagne militaire israélienne de représailles a fait plus de 45.000 morts en majorité des civils. Valeur aujourd’hui, la guerre continue avec des frappes israéliennes sur Gaza qui est quasiment détruite. Ceci alors que 62 otages israéliens sont toujours retenus par le Hamas, et que le reste de la population de Gaza vit dans des conditions humanitaires catastrophiques sans logement, ni nourriture, ni médicaments.

    Toujours au Moyen-Orient, un offensive éclair par une coalition rebelle menée par le Groupe islamiste Hayat Tahrir Al Sham (HTS) a été lancée le 27 Novembre 2024 et a conduit au renversement du régime du président Bachar Al Assad qui a été lâché par ses alliés iraniens et russes, et qui s’est enfui à Moscou. Parmi les symboles les plus forts de la chute du régime, figure la libération des prisonniers de la sinistre prison de Saidnaya, où furent  torturés et assassinés des milliers d’opposants à la dynastie des Assad au pouvoir depuis plus de 50 ans. Le nouveau gouvernement syrien chargé de la transition a affirmé que les droits de toutes les confessions seront garantis dans le pays. Israël a profité de la situation en Syrie, en envahissant la zone tampon à la lisière de la partie du Golan annexée, et a lancé des centaines de frappes aériennes contre des sites militaires en Syrie, disant vouloir empêcher que des stocks d’armes de « tomber entre les mains de terroristes ».

    Un autre fait marquant de l’année 2024 a été la réélection le 5 Novembre 2024 de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Sa victoire a été totale puisqu’il a remporté les 7 Etats les plus disputés (Swing States), et qu’il est le premier président républicain depuis 20 ans à remporter le vote populaire. Il contrôle aussi l’ensemble du Congrès ainsi que la Cour suprême. Il a été aidé dans sa campagne électorale par le milliardaire Elon Musk. Il va entrer en fonction le 20 Janvier 2025 et beaucoup se posent des questions sur son deuxième mandat.

    Une autre guerre a lieu en Europe où le 24 Février 2022, le président Poutine a envahi l’Ukraine. Après une contre-offensive infructueuse en 2023,  l’Ukraine a lancé à partir de l’été une attaque surprise dans la région frontalière russe de Koursk. Mais cette opération n’est pas parvenue à forcer la Russie à détourner ses troupes du Donbass à l’Est de l’Ukraine, où la pression de l’armée russe est très forte. De plus, le président Poutine a obtenu des renforts de la Corée du nord. Kiev de son côté a obtenu en Novembre 2024 l’autorisation des américains et des britanniques d’utiliser des missiles à longue portée contre le territoire russe. La Russie a riposté en frappant l’Ukraine avec son missile de dernière génération Orechnik, et a menacé à plusieurs reprises l’Occident d’utiliser l’arme nucléaire. Valeur aujourd’hui, la guerre continue avec l’intensification des frappes contre le sud de l’Ukraine. Sur le plan intérieur, après avoir obtenu un cinquième mandat, le président Poutine s’est attaqué à ses opposants notamment Alexei Navalny qui est mort en Février 2024 dans des circonstances troubles dans une prison du cercle arctique où il purgeait une longue peine pour «extrémisme ».

    D’autre part, Poutine n’a pas relâché sa pression sur les opposants à la guerre, avec de multiples poursuites pour sabotage, trahison ou terrorisme.

    Une parenthèse de fête a cependant calmé les esprits en 2024 avec les jeux olympiques qui se sont déroulés en France. Les exploits sportifs ont suscité liesse et engouement pour les athlètes tels que le Français Léon Marchand, l’Américaine Katie Ledecky ou le brésilien Dos Santos Araújo. Ces jeux se sont déroulés dans de bonnes conditions sans aucun incident. Cependant l’année 2024 a connu des tempêtes, des canicules, des sécheresses et des inondations meurtrières, avec notamment des records de chaleur dûs au changement climatique.

    L’Afrique de son côté a connu un élan de la jeunesse, avec l’élection au Sénégal de Bassirou Diomaye Faye âgé de 44 ans, et le plus jeune président depuis l’indépendance en 1960. Au Kenya, un mouvement de protestation mené par la génération Z a contraint le président William Ruto à retirer fin Juin un impopulaire projet de budget, et à remanier son gouvernement. La mobilisation de la jeunesse a touché également le Botswana, contribuant fin Octobre à la victoire électorale de l’opposition, face au parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1966.

    Quant à l’Europe, elle a connu une montée de l’extrême droite, puisque les élections européennes du mois de Juin 2024 ont confirmé une progression des droites nationalistes et radicales en France, Allemagne, Belgique, Autriche, Pays-Bas et Italie. En Autriche, le Parlement a élu pour la première fois à sa tête une figure d’extrême droite fin Octobre 2024. En France, un front républicain constitué pour les législatives de l’été a empêché l’arrivée au pouvoir du parti d’extrême-droite le Rassemblement National, mais l’absence de majorité claire a déclenché une crise politique. En Allemagne, le parti d’extrême droite AFD (Alternative pour l’Allemagne) a remporté un scrutin  régional pour la première fois en Septembre, et a réalisé des scores historiquement élevés dans deux autres. L’Angleterre et l’Irlande ont connu des émeutes anti-immigration attisées par des agitateurs d’extrême droite.

    Pour ce qui est de notre pays le Maroc, l’année 2024 s’est révélée déterminante pour la diplomatie marocaine. Elle s’est caractérisée par la reconnaissance accrue de la souveraineté marocaine sur son Sahara, et de son rôle prépondérant en Afrique. Portée par une vision stratégique claire et pragmatique sous la haute autorité du Roi Mohammed VI, la diplomatie marocaine s’affirme comme un moteur de stabilité et de développement à l’échelle mondiale.

    Quelle appréciation peut-on faire de ces événements de l’année 2024 ? Le conflit israélo-palestinien ne date pas du 7 Octobre 2023, mais du 14 Mai 1948, date à laquelle Israël a proclamé son indépendance sur une terre qui ne lui appartenait pas, et en utilisant la force. Cette proclamation a entrainé l’exode de 750.000 Palestiniens qui ont été chassés de leur terre. Les pays arabes n’ont pas accepté ce corps étranger, et ont mené plusieurs guerres mais sans résultat. Une lueur d’espoir est née le 9 Septembre 1993 avec les Accords d’Oslo signés le 9 Septembre 1993 entre Yasser Arafat et Yitzahak Rabin. Mais ce dernier a été assassiné le 4 Novembre 1995 par un terroriste ultranationaliste juif israélien nommé Ygal Amir. Depuis, l’espoir de paix entre Israéliens et Palestiniens s’est évanoui, et a donné naissance à des gouvernements israéliens d’extrême droite et de religieux qui prônent le « Grand Israël », à savoir l’extension d’Israël à la Cisjordanie. Or la seule solution à ce problème est la création d’un Etat palestinien viable vivant côte à côte avec Israël.

    Pour ce qui est de la Syrie, on ne peut que se réjouir de la chute du régime dictatorial de Bachar Al Assad, suite à l’offensive éclair le 27 Novembre 2024 du mouvement Hayat Tahrir Al Cham (HTS) qui a conquis en quelques jours plusieurs villes et notamment Damas. Il faut espérer que le gouvernement provisoire établi par HTS puisse unifier le pays et lui rendre sa stabilité.

    Quant à la réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, on peut craindre des mesures draconiennes contre l’immigration clandestine, et l’ignorance du changement climatique. C’est un président pro-israélien qui va accroitre le soutien à Israël, et prendre des mesures drastiques contre l’Iran. Il va tenter d’établir la paix entre la Russie et l’Ukraine, mais en détriment de cette dernière, en figeant le statut des territoires ukrainiens occupés par la Russie, et en garantissant la non-admission de l’Ukraine à l’OTAN selon certaines informations.

    Un sujet qui reste préoccupant est le changement climatique qui se traduit par une multiplication des incendies, des sécheresses, des inondations, et par la hausse de la température de la terre qui a déjà dépassé le seuil de 1,5°.

    Le dernier rapport du Giec souligne le besoin urgent d’une plus grande ambition et d’une action plus rapide en matière d’adaptation qu’il faut traduire par des actions concrètes.

    Malgré des progrès économiques certains, l’Afrique souffre d’une instabilité politique marquée par des coups d’Etat militaires. En quatre ans, ce sont 6 pays du continent qui ont vu leurs leaders renversés. Les derniers coups d’Etat en 2024 ont touché le Niger le 26 Juillet, et le Gabon le 30 Août. La situation au Sahel est préoccupante par l’insurrection jihadiste dans la région qui déstabilise plusieurs pays. L’urgence en Afrique est de combattre le terrorisme pour l’éradiquer définitivement, et la mise en place d’institutions politiques solides pour empêcher les coups d’Etat militaire.

    L’Europe a connu en Juin 2024 les élections européennes qui ont été marquées par la progression des droites nationalistes, du fait de l’immigration clandestine et des actes terroristes. C’est ainsi que la France et l’Allemagne vivent actuellement une crise politique par manque de majorité. Pour que l’Europe puisse jouer sur la scène internationale un rôle important dans l’avenir, il est nécessaire qu’elle s’unifie et s’exprime par une seule voix. Elle doit également assurer sa défense car elle ne peut pas compter éternellement sur les Etats-Unis, surtout que Donald Trump n’est pas très favorable à l’OTAN.

    En conclusion, l’année 2024 a été assombrie par des guerres et des conflits armés avec une exacerbation des relations internationales. Plusieurs pays ont franchi le seuil de la morale pour défendre coûte que coûte leurs intérêts. Il faut espérer que 2025 sera meilleur que 2024.

    Par Jawad KERDOUDI

    Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales)