À l’aube de l’année 2025, l’Afrique s’apprête à marquer sa présence sur la scène mondiale lors du prestigieux sommet de Davos. Sous l’égide de l’Africa Collective, en partenariat avec des institutions phares telles que la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) et le Secrétariat de la ZLECAf (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine), un programme ambitieux a été dévoilé, promettant de faire résonner les voix du continent dans les discussions globales.
Organisé du 20 au 24 janvier dans le cadre singulier du Hard Rock Hotel à Davos, ce programme, placé sous le thème « Diriger en 2025 : de la consolidation régionale à l’agenda global africain », se veut une plateforme de réflexion et d’action. Avec la participation de 50 intervenants de renom, tels que Wamkele Mene, Secrétaire Général de la ZLECAf, Benedict Oramah, Président d’Afreximbank, et Sim Tshabalala, PDG de Standard Bank Group, cet événement met l’accent sur des thématiques cruciales, notamment l’industrialisation, les infrastructures et l’innovation.
Les moments forts incluront 10 sessions thématiques ainsi qu’un déjeuner réunissant startups et investisseurs, offrant un cadre propice à la consolidation de nouveaux partenariats économiques et stratégiques. L’objectif est clair : positionner l’Afrique non seulement comme un acteur incontournable, mais aussi comme un moteur d’innovation et de croissance à l’échelle mondiale.
Un contraste avec les opportunités des BRICS
Cependant, ce sommet soulève une interrogation cruciale : représente-t-il réellement une opportunité stratégique pour les Africains, ou se heurte-t-il aux limites des initiatives similaires ? Si Davos offre une scène prestigieuse et des opportunités de réseautage, nombreux sont ceux qui considèrent que le cadre offert par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se distingue par sa flexibilité et ses avantages concrets. En effet, les BRICS, perçus comme moins contraignants sur le plan institutionnel, permettent un accès plus direct aux financements et aux partenariats bilatéraux, notamment pour des projets d’infrastructure et d’innovation.
Dans cette optique, les ambitions affichées à Davos doivent se mesurer à leur capacité à surmonter les défis structurels qui freinent le continent. L’industrialisation, considérée comme le moteur de la compétitivité mondiale, ne pourra se concrétiser qu’à travers des financements adaptés et une mise en œuvre rigoureuse des initiatives telles que la ZLECAf.
Depuis sa création en 2020, l’Africa Collective s’est attaché à amplifier la voix du continent au sein des grands forums mondiaux. Avec des lieux emblématiques comme le Glass Pavilion et The Chapel, ce programme vise à mettre en lumière l’intégration économique régionale et la promotion de solutions durables. Pourtant, cette ambition reste conditionnée à la mise en œuvre concrète des engagements pris et à l’établissement de ponts solides entre les secteurs public et privé.
Soutenue par des partenaires comme Novartis, Ventures Platform et Old Mutual, cette initiative aspire à transformer les potentialités africaines en réalités tangibles. Mais à l’heure où l’Afrique cherche à affirmer son autonomie économique, notamment à travers des regroupements comme les BRICS, il est impératif que ces plateformes ne se limitent pas à des vitrines symboliques, mais qu’elles ouvrent des perspectives réelles pour les peuples africains.