Depuis sa création le 6 juillet 2024, l’Alliance des États du Sahel (AES), réunissant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, redessine le paysage géopolitique de l’Afrique de l’Ouest. En se retirant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ces nations ont affirmé leur volonté de renforcer leur souveraineté et de coopérer étroitement sur les plans sécuritaire et économique.

Le Togo, voisin méridional des pays de l’AES, manifeste un intérêt croissant pour cette alliance. Le 16 janvier 2025, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a déclaré que le Togo n’excluait pas de rejoindre l’AES, soulignant que cette décision relevait du président de la République. Cette ouverture témoigne des liens historiques et des intérêts communs entre Lomé et les capitales sahéliennes, notamment en matière de sécurité et de développement économique.

Au Ghana, l’élection de John Dramani Mahama à la présidence en décembre 2024 marque un tournant dans la politique étrangère du pays. Le nouveau président a exprimé sa volonté de soutenir les efforts de l’AES dans la lutte contre le terrorisme, appelant à une collaboration régionale accrue pour faire face aux menaces sécuritaires qui affectent l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Cette position contraste avec celle de l’administration précédente et ouvre la voie à un partenariat plus étroit entre Accra et les membres de l’AES.

Le Maroc : un partenaire attentif 

Bien que géographiquement éloigné, le Maroc suit avec attention l’évolution de l’AES. Rabat envisage de renforcer ses relations avec les pays de l’alliance, notamment à travers des partenariats économiques et des initiatives de coopération sécuritaire. Le royaume chérifien, fort de son expertise en matière de lutte contre l’extrémisme et de développement, pourrait apporter une valeur ajoutée significative aux projets de l’AES.

L’élargissement potentiel de l’AES à des pays comme le Togo et le Ghana, ainsi que l’intérêt manifesté par le Maroc, illustrent une redéfinition des alliances en Afrique de l’Ouest. Face aux défis sécuritaires et économiques, ces nations cherchent à bâtir des partenariats fondés sur des intérêts communs et une vision partagée de la souveraineté. Cette tendance pourrait remodeler les structures régionales existantes et offrir de nouvelles perspectives pour le développement et la stabilité du continent.

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