Cet événement demeure encore entièrement méconnu de la presse et même de beaucoup de décideurs. Et pourtant, c’e serait le véritable point de rupture entre Ahmed Gaïd Salah, l’homme fort de l’armée algérienne, et Saïd Bouteflika, le frère et conseiller d’Abdelaziz Bouteflika. L’hostilité entre les deux hommes a pris une dimension alarmante depuis la fin du mois de janvier. Durant cette période, Said Bouteflika a quitté Alger pour rejoindre Paris où il devait rencontrer des responsables français proches de l’Elysée afin d’étudier avec eux l’évolution de la situation politique interne en Algérie à la lumière des soubresauts troublants qui ont émaillé la crise de succession d’Abdelaziz Bouteflika. Durant son voyage, un homme particulièrement gênant pour Gaïd Salah a accompagné Said Bouteflika. Il s’agit du fameux général Toufik. Ce voyage devait resté secret et permettre aux deux puissants dirigeants algériens de conserver le soutien de Paris pour les Bouteflika.
A cette époque, le général Toufik espérait neutraliser Ahmed Gaid Salah en utilisant la candidature aux élections présidentielles du général Ghediri. Toufik et Said Bouteflika auraient même fomenté un plan pour piéger leur ennemi commun : le patron de l’état-major de l’armée algérienne. Ce plan consistait à retirer la candidature d’Abdelaziz Bouteflika au 5e mandat à la dernière minute pour ouvrir un grand boulevard de la Présidence au général Ali Ghediri qui se chargera par la suite de l’application d’un agenda qui préserve les intérêts d’un clan recomposé et créé par Said et le général Toufik. Paris était séduite par cette idée.
Mais Gaïd Salah et ses amis généraux couperont l’herbe sous les pieds des initiateurs de ce projet en exigeant l’annulation du scrutin présidentiel et en prônant le départ des Bouteflika. Et c’est depuis ce jour-là, Gaïd Salah a résolu de prendre sa revanche sur ses deux adversaires qui voulaient l’exécuter…