Dans une déclaration exclusive à Medi 1 TV, M. Hilale a mis l’accent sur les quatre principaux enjeux de cette résolution qui sera adoptée, ce jeudi, par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le premier enjeu est d’ordre politique, dans la mesure où « il était temps de parvenir à un consensus onusien sur une perception commune et collective et non pas fragmentée » au sujet de l’IA, face à la prolifération des réglementations et des initiatives, constatée ces dernières années, a-t-il expliqué.
Le deuxième enjeu, a poursuivi l’ambassadeur Hilale, porte sur l’impératif d’avoir une vision commune des applications de l’IA qui doit être fiable, inclusive, centrée sur l’humain, tournée vers le développement et basée sur le droit international, ajoutant que le troisième concerne la nécessité de promouvoir un dialogue inclusif entre les pays, les partenaires et les différentes parties prenantes (entreprises, laboratoires de recherches, secteur privé…).
Quant au quatrième enjeu, a-t-il dit, il a trait à l’optimisation de l’exploitation de l’IA pour la mise en œuvre des objectifs de développement.
« Si nous arrivons à exploiter de manière optimale l’IA, les pays en développement, en particulier, gagneront du temps et économiseront énormément d’argent, d’énergie et de ressources humaines », a-t-il précisé.
Interrogé sur le potentiel de l’IA en tant que levier stratégique de développement pour l’Afrique et le Maroc, M. Hilale a rappelé que le continent africain accuse un « retard abyssal » dans le domaine des nouvelles technologies, en général, et de l’IA en particulier, soulignant que cette résolution vient aider les pays en développement et l’ensemble des pays du Sud à réduire ce gap et à coopérer ensemble.
Il a ainsi indiqué que les domaines de coopération englobent notamment le transfert des technologies, le financement du développement de l’IA, l’exploitation collective des applications, ainsi que divers autres secteurs tels que l’agriculture, la santé, la lutte contre les changements climatiques et la pauvreté, et la sécurité alimentaire.
Le diplomate marocain a relevé, en outre, que les pays en développement en général, et l’Afrique en particulier, ne doivent pas rester en retard dans la mise en œuvre et surtout dans l’appropriation de l’Intelligence artificielle, car « il y va de leur développement ».
« Le Maroc, qui a été l’avocat des pays en développement et surtout africains lors de la négociation de cette résolution », est à la pointe de l’Intelligence artificielle au niveau du continent, précisant que le Royaume abrite, au sein de l’Université Mohammed VI polytechnique (UM6P) le centre international d’intelligence artificielle « AI Movement », le premier du genre en Afrique.
Ce centre, a-t-il rappelé, est pionnier dans le domaine de la recherche et du partage de l’expérience marocaine en la matière avec les pays frères et amis, faisant savoir que le Royaume va accueillir, en juin prochain, le premier sommet de l’IA, qui sera organisé conjointement avec l’UNESCO.
« Nous sommes proactifs, dynamiques et solidaires avec les pays du Sud, dont le développement est au cœur de la stratégie de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour un continent qui se prend en charge », a-t-il conclu.