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Auteur : Tell
Le Sud Atlantique n’est plus un espace de flux illégaux et d’histoires contrariées : il devient un corridor stratégique où s’agrègent nouvelles routes commerciales, coalitions politiques et instruments financiers alternatifs. Sous la pression d’un ordre libéral chancelant, Afrique, Amérique latine et Caraïbes recomposent leurs alliances, diversifient leurs partenaires et revendiquent un droit assumé au multi-alignement. Cette réorganisation silencieuse, documentée par la chercheuse Len Ishmael, dessine un monde où la puissance se joue moins dans les cénacles occidentaux que dans l’architecture patiente de liens « pro-Sud ». Longtemps, l’Atlantique Sud a cumulé handicaps structurels : héritage colonial, liaisons aériennes et maritimes…
Vingt ans après sa création, l’organe censé incarner la voix des peuples africains demeure marginalisé, reflet d’une Union africaine traversée par ses contradictions. Au sein de l’architecture institutionnelle de l’Union africaine (UA), le Parlement panafricain (PAP) devait être l’un des piliers d’une gouvernance renouvelée. Créé en 2004 à Addis-Abeba, il portait une ambition forte : donner aux citoyens africains une représentation supranationale, distincte des appareils étatiques. Mais vingt ans plus tard, l’institution reste confinée à un rôle consultatif, sans pouvoir législatif ni capacité de contrôle, reléguée aux marges de la prise de décision. L’impasse est flagrante : pensé comme levier…
Le discours du président Abdelmadjid Tebboune à la 4ᵉ Foire commerciale intra-africaine d’Alger avait des accents de rattrapage historique. Il a promis que les ports algériens allaient devenir les « voies express » du continent pour les pays enclavés d’Afrique. « Il est concevable que des marchandises puissent atteindre les ports algériens et être ensuite transportées en seulement vingt-quatre heures par train », a-t-il affirmé, admettant par la même occasion que son pays avait « tourné le dos à l’Afrique » pendant des décennies. L’aveu est de taille. Il révèle la profondeur du vide laissé par Alger dans le développement…
Réunis début septembre à Tianjin, les dirigeants de plus de vingt pays membres ou partenaires de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont affiché leurs ambitions. Le sommet, le plus vaste jamais organisé par l’organisation, illustre le basculement progressif de cette alliance née de la sécurité régionale vers une plateforme de portée mondiale, à l’heure où les institutions multilatérales traditionnelles perdent de leur efficacité et où les alliances occidentales s’effritent. La Déclaration de Tianjin et la Stratégie 2035 de l’OCS visent à transformer l’organisation en acteur central de la gouvernance eurasiatique. Plusieurs instruments nouveaux ont été annoncés : un Centre…
Rarement un geste protocolaire aura autant troublé les lignes. La visite de Jacob Zuma à Rabat, en juillet 2025, a mis à nu les fractures d’une politique étrangère sud-africaine longtemps monolithique sur la question du Sahara : polarisation sans hégémonie, émergence d’un pôle « non hostile », déplacement du cadrage de la « décolonisation » vers l’« intégrité territoriale ». Une controverse brève mais structurante, qui fait entrer un dossier perçu comme élitaire dans la délibération publique. Le cycle médiatique a tenu en trois semaines, entre le 15 juillet et le 10 août 2025 : près de 2 200 publications…
Le monde contemporain traverse une phase de recomposition accélérée. L’ordre international, marqué par la montée de nouveaux pôles d’influence et la remise en cause des architectures multilatérales héritées de l’après-1945, se reconfigure dans un enchaînement de crises. Loin de suivre une trajectoire linéaire, cette transition se déploie par à-coups, entre accélérations brutales et brusques ralentissements. Pour les pays africains, l’enjeu n’est pas seulement d’y survivre mais de savoir transformer ces bouleversements en leviers d’affirmation stratégique. Selon l’universitaire Allen, spécialiste des dynamiques internationales, les crises actuelles – qu’elles se situent au Proche-Orient, en Europe ou en Asie – ne font qu’accélérer…
L’élargissement du bloc renforce son poids économique, mais la cohésion reste fragile Seize ans après sa création, le groupe des BRICS s’affirme comme l’un des vecteurs les plus visibles du basculement de l’économie mondiale vers le Sud et l’Est. Loin de l’acronyme forgé par un économiste de Goldman Sachs en 2001, la coalition – élargie aujourd’hui à l’Égypte, l’Éthiopie, l’Indonésie, l’Iran et les Émirats arabes unis – regroupe près de la moitié de la population mondiale et près de 40 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat. Dans un contexte de rivalité exacerbée entre Pékin et Washington, les…
Pékin place le multilatéralisme et le développement durable au cœur d’une nouvelle architecture mondiale Le 25ᵉ sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), tenu début septembre à Tianjin, a offert une tribune singulière à la Chine pour réaffirmer ses ambitions : bâtir une gouvernance mondiale plus juste, promouvoir un développement durable et consolider la sécurité régionale. Trois piliers au centre d’une vision où Pékin se présente non pas comme un hégémon, mais comme l’architecte d’un monde multipolaire inclusif. Dans son discours d’ouverture, le président Xi Jinping a insisté sur la nécessité de « plaider pour une multipolarité égale et…
La scène semble sortie d’un récit où les hiérarchies diplomatiques s’affichent sans fard : des dirigeants européens, assis comme des élèves appliqués, écoutent la leçon du président américain Donald Trump. L’image, saisissante, illustre la dépendance croissante de l’Union européenne (UE) vis-à-vis de Washington dans un monde désormais façonné par le retour assumé à l’unilatéralisme américain. Le contraste est frappant. Tandis qu’Emmanuel Macron, gestes en retrait, donne l’impression d’un élève consentant, Donald Trump impose sa posture de chef unique de l’ordre international. Le message est limpide : les grandes décisions concernant la sécurité mondiale, la confrontation avec la Russie ou encore…
Le 6 août 2025, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno effectue une visite cruciale à Niamey, engageant un tête-à-tête avec le général Abdourahamane Tiani, à la tête de la junte nigérienne. Un passage remarqué, qui relance vivement les spéculations autour d’un possible rapprochement du Tchad avec l’Alliance des États du Sahel (AES)– bloc géopolitique inauguré en septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les déclarations publiques ne se limitent plus aux bruits de couloir. Le 13 mai 2025, le porte-parole du gouvernement, Gassim Chérif, a salué sur la chaîne nationale MRTV une possible adhésion tchadienne…