Auteur : Tell

En acceptant d’accueillir des migrants expulsés des États-Unis à la demande de Washington, le président ghanéen John Mahama expose son pays aux critiques d’instrumentalisation et de soumission. La scène illustre, de manière brutale, le déséquilibre des rapports entre Washington et ses partenaires africains. Le président ghanéen John Mahama a confirmé, mercredi, qu’Accra avait accepté de recevoir sur son sol des expulsés ouest-africains chassés des États-Unis. Derrière l’annonce, une réalité glaçante : des individus souvent sans attaches au Ghana sont largués comme des colis encombrants, dans le cadre d’un accord dicté par l’administration Trump. « Les États-Unis nous ont sollicités…

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À quelques semaines de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, la Côte d’Ivoire s’avance une nouvelle fois au bord du gouffre. Le président sortant, Alassane Ouattara, a imposé sa candidature pour un quatrième mandat, en dépit des contestations internes et internationales. Derrière cette décision se dessine un scénario inquiétant : celui d’une démocratie vidée de son sens et menacée par un retour de la violence post-électorale. À 83 ans, Ouattara s’accroche au pouvoir avec la bénédiction tacite de Paris, qui voit en lui un garant de stabilité et de continuité économique. Mais dans les rues d’Abidjan, la perception est tout…

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L’Afrique s’impose progressivement comme un acteur diplomatique incontournable, non plus seulement objet de rivalités, mais véritable sujet de la scène internationale. Cette montée en puissance s’incarne dans l’Union africaine (UA), qui fédère cinquante-cinq États et ambitionne d’être le porte-voix du continent. Son admission comme membre permanent du G20 en 2023 a marqué une étape historique, consacrant son poids collectif et sa capacité à influencer la gouvernance mondiale. Au sein de l’UA, quelques puissances structurent l’action collective. Le Nigéria, avec ses plus de 230 millions d’habitants et son économie pétrolière, a longtemps été la locomotive diplomatique d’Afrique de l’Ouest, jouant un…

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L’accession de Sébastien Lecornu au ministère des Armées, en 2022, coïncide avec un moment de bascule pour la politique africaine de la France. Le retrait forcé du Mali, l’effondrement progressif de l’opération Barkhane et la multiplication des coups d’État en Afrique de l’Ouest l’obligent à repenser un cadre d’action devenu obsolète. Son ambition est claire : tourner la page d’un interventionnisme usé et proposer une nouvelle relation fondée sur le respect affiché de la souveraineté des États africains, l’appui militaire conditionnel et la formation des armées locales. Dès sa prise de fonction, Lecornu insiste sur la nécessité de rompre avec…

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Une offensive militaire de grande ampleur a permis aux forces armées maliennes (FAMa) de desserrer l’étau jihadiste qui paralysait l’ouest du pays. L’opération, conduite dans la zone de Mousafa, au sud de Dioumara (cercle de Diéma, région de Kayes), a abouti à la neutralisation de plusieurs dizaines de combattants de Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Depuis plusieurs jours, les jihadistes du JNIM avaient instauré un blocus inédit sur les routes reliant Bamako à Dakar, entravant la circulation des marchandises, notamment du carburant importé depuis le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Mauritanie. Dans une vidéo…

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Depuis son indépendance en 1960, la Côte d’Ivoire a entretenu une relation privilégiée avec la France, ancienne puissance coloniale, tout en s’ouvrant progressivement aux États-Unis, à la Chine et plus récemment à la Russie. Les quatre pays projettent des stratégies différentes, entre économie, diplomatie, sécurité, culture et éducation, reflétant les recompositions en cours sur le continent africain. Washington a longtemps maintenu une présence discrète à Abidjan, centrée sur la coopération économique et l’aide au développement. Mais la montée des menaces terroristes au Sahel a replacé la Côte d’Ivoire au cœur de la stratégie américaine en Afrique de l’Ouest. En 2025,…

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Lorsque les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine se sont réunis pour la première fois à Ekaterinbourg en 2009, peu d’observateurs auraient imaginé que ce forum informel deviendrait quinze ans plus tard un acteur incontournable de la gouvernance mondiale. Devenu « BRICS » avec l’intégration de l’Afrique du Sud, puis élargi à de nouveaux membres, le groupement s’affirme désormais comme une alternative crédible face aux limites des institutions traditionnelles, en particulier pour les pays du Sud global. Le contexte international renforce la centralité des BRICS. Alors que les tensions géopolitiques fragilisent l’ordre multilatéral et…

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Dans l’histoire politique de la Chine, l’idéologie a toujours joué un rôle central dans la formation de l’ordre social et la légitimation du pouvoir politique. En temps de crise, lorsque la légitimité de la classe dirigeante est remise en question, le rôle de l’idéologie devient encore plus décisif. Au XIVe siècle, Zhu Yuanzhang, après avoir renversé la dynastie Yuan, a fait face au problème de la consolidation d’une jeune dynastie, dans laquelle le confucianisme est devenu le fondement de la formation de l’ordre et de la légitimation de son pouvoir. Six siècles plus tard, un autre « empereur » -…

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Le Premier ministre sénégalais mise sur un repositionnement économique et diplomatique en s’appuyant sur les Émirats arabes unis, au-delà des circuits traditionnels dominés par les bailleurs occidentaux. La visite d’Ousmane Sonko à Abu Dhabi illustre une inflexion stratégique majeure. Dans un contexte marqué par la dépendance persistante du Sénégal aux financements multilatéraux – Fonds monétaire international (FMI) et Banque mondiale en tête – le chef du gouvernement cherche à diversifier ses partenaires. L’objectif est clair : se libérer des conditionnalités souvent jugées contraignantes des institutions de Bretton Woods et explorer des voies alternatives de financement plus souples et plus adaptées…

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Entre solidarité proclamée et alignement diplomatique, l’Assemblée tunisienne semble réduire son autonomie pour s’inscrire dans la stratégie régionale d’Alger. L’activisme affiché de l’Assemblée des représentants du peuple tunisien sur la question palestinienne cache un paradoxe : derrière la rhétorique de solidarité, plusieurs observateurs voient une dépendance croissante vis-à-vis de l’Algérie, au point d’interroger la réalité de la souveraineté parlementaire tunisienne. Au centre de cette mise en scène, la participation de Mohamed Ali, président de la Commission des droits et libertés, à la « flottille maghrébine et mondiale » en direction de Gaza. Présentée comme une mission humanitaire, cette initiative a…

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