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  • L’Union Africaine, une coquille vide au service des puissances étrangères ?

    L’Union Africaine, une coquille vide au service des puissances étrangères ?

    Au siège de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba, les diplomates africains s’affairent à préparer le prochain sommet. Pourtant, sous les lustres fastueux et les discours grandiloquents, une vérité amère se dessine : l’UA, censée incarner l’unité et la souveraineté du continent, semble paralysée, incapable de répondre aux crises qui déchirent l’Afrique. De l’Est au Sahel, en passant par le Sahara marocain et la République Démocratique du Congo (RDC), l’organisation continentale brille par son inaction, minée par une dépendance chronique aux financements étrangers et des intérêts divergents qui la rendent impotente face aux défis du XXIe siècle.

    Créée en 2002 sur les cendres de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), l’UA avait pour ambition de promouvoir une Afrique unie, prospère et en paix. Vingt-trois ans plus tard, le bilan est accablant. Les conflits armés, loin de s’éteindre, se multiplient : guerre civile au Soudan, insurrection jihadiste au Sahel, reprise des hostilités entre le M23 et les forces congolaises dans l’est de la RDC, tensions autour du Sahara occidental. Face à ces crises, l’UA reste souvent cantonnée à des déclarations de principe, des appels au cessez-le-feu ou des médiations timides qui échouent à produire des résultats concrets.

    Prenons le cas du Sahel. Depuis les coups d’État successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger, l’Alliance des États du Sahel (AES) a émergé comme une alternative régionale, défiant l’autorité de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et, par extension, de l’UA. Plutôt que de s’imposer comme un acteur central pour coordonner une réponse africaine au terrorisme et à l’instabilité, l’UA s’est contentée de suspendre ces pays de ses instances, laissant la France et d’autres puissances extérieures dicter le tempo. « L’UA est devenue un spectateur passif, incapable de proposer une vision cohérente pour le Sahel », déplore Aïssata Diallo, analyste politique basée à Bamako. « Elle préfère sanctionner que dialoguer, et cela profite à ceux qui veulent diviser pour mieux régner. »

    Une dépendance financière qui vicie la souveraineté

    Cette inertie ne peut être dissociée d’une réalité criante : l’UA est une organisation sous perfusion financière étrangère. Environ 60 % de son budget opérationnel provient de donateurs extérieurs, principalement l’Union Européenne (UE), les États-Unis et, dans une moindre mesure, la Chine. Si les États membres ont promis en 2015 de financer eux-mêmes l’organisation via une taxe de 0,2 % sur les importations, seuls une poignée de pays tiennent cet engagement. Résultat : les priorités de l’UA sont souvent alignées sur celles de ses bailleurs de fonds, au détriment des besoins réels du continent.

    « L’Europe paie, donc l’Europe décide », assène Kwame Mensah, universitaire ghanéen spécialisé dans les relations internationales. « Quand l’UA doit choisir entre une intervention robuste au Sahel ou une politique migratoire qui arrange Bruxelles, elle opte pour la seconde. C’est une trahison de sa mission originelle. » En effet, l’immigration massive des Africains vers l’Europe et les États-Unis parasite les débats au sein de l’UA. Sous pression des partenaires européens, l’organisation a multiplié les initiatives pour « endiguer les flux migratoires », souvent au détriment de projets structurants comme l’intégration économique ou la création d’une force militaire continentale.

    Le dossier du Sahara marocain illustre parfaitement cette soumission aux intérêts extérieurs et les divisions internes qui gangrènent l’UA. Depuis des décennies, le conflit oppose le Maroc, qui revendique la souveraineté sur ce territoire, au Front Polisario, soutenu par l’Algérie. L’UA, bien que reconnaissant la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) comme membre, n’a jamais réussi à imposer une solution. « Le Maroc utilise son influence économique et diplomatique pour conserver son territoire , tandis que l’Algérie s’accroche à une posture idéologique et une ingérences des affaires intérieures du Maroc . Pendant ce temps, les puissances occidentales, notamment la France et les États-Unis, soutiennent Rabat, rendant l’UA impuissante face à ce blocage.

    Plus récemment, la crise dans l’est de la RDC met en lumière l’incapacité de l’UA à gérer les conflits armés. Depuis 2021, le Mouvement du 23 Mars (M23), soutenu par le Rwanda selon de nombreux rapports, a repris ses offensives, plongeant la région dans une spirale de violence. Malgré les appels répétés à un cessez-le-feu, l’UA n’a ni les moyens ni la volonté politique d’intervenir efficacement. « Nous voyons des déclarations creuses, mais pas d’action », s’insurge Justine Masika, militante congolaise pour les droits humains. « L’UA laisse la SADC [Communauté de développement d’Afrique australe] et l’ONU porter le fardeau, alors qu’elle devrait être en première ligne. »

    Une organisation minée par des intérêts hypocrites

    Derrière cette léthargie se cache un jeu d’intérêts hypocrite et inégal. Les grandes puissances africaines, comme le Nigeria, l’Afrique du Sud ou l’Égypte, privilégient souvent leurs agendas nationaux au détriment d’une solidarité continentale. Les rivalités entre blocs régionaux – Maghreb contre Afrique subsaharienne, anglophones contre francophones – paralysent les prises de décision. À cela s’ajoute l’influence croissante de puissances comme les États Unis et l’union européenne , qui court-circuitent l’UA pour négocier directement avec les États membres.

    Dans le Sahel, par exemple, l’UA s’est révélée incapable de contrer l’expansion des terroriste. L’organisation est devenue un théâtre d’ombres et ferme les yeux sur la prolifération des bandes armées. Cette fragmentation profite aux acteurs extérieurs, qui exploitent la situation pour ensuite accéder aux ressources africaines – minerais au Mali, pétrole au Soudan – tout en feignant de soutenir la « stabilité ».

    Vers une refonte ou une disparition ?

    Face à ce constat, une question se pose : l’UA peut-elle encore se réinventer ? Certains appellent à une réforme radicale : un financement autonome, une armée panafricaine opérationnelle, une diplomatie plus assertive. D’autres, plus cyniques, prédisent sa marginalisation au profit d’organisations sous-régionales comme l’AES ou la SADC. « Si l’UA ne prend pas ses responsabilités, elle deviendra une relique du passé », avertit Moussa Traoré, ancien ministre malien des Affaires étrangères.

    En attendant, les populations africaines continuent de payer le prix de cette inertie. À Goma, où le M23 impose son administration, à Bamako, où les jihadistes gagnent du terrain, ou à El-Ayoun, où les Sahraouis attendent toujours leur autodétermination, le rêve d’une Afrique unie et souveraine semble s’éloigner. L’Union Africaine, autrefois porteuse d’espoir, est aujourd’hui un colosse aux pieds d’argile, prisonnière de ses contradictions et de ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre.

  • L’Afrique du Sud et le Cuba dans le collimateur de Washington

    L’Afrique du Sud et le Cuba dans le collimateur de Washington

    Le vent tourne pour les alliés traditionnels du Front Polisario. L’administration de Donald Trump, revenue aux commandes après sa victoire électorale, adopte une posture ferme à l’égard des pays soutenant des mouvements séparatistes et des régimes perçus comme hostiles aux intérêts occidentaux. Parmi les premières cibles de cette nouvelle ligne diplomatique : l’Afrique du Sud et Cuba, deux soutiens historiques du Polisario, qui voient leur influence s’éroder face à la pression croissante des États-Unis.

    L’Afrique du Sud, longtemps auréolée de la sympathie internationale héritée de la lutte contre l’Apartheid, fait aujourd’hui face à une réalité diplomatique plus sévère. L’administration Trump a annoncé des sanctions à l’encontre de Pretoria, l’accusant de discriminations systématiques envers la minorité afrikaner. Ces mesures incluent la suppression de l’aide financière américaine ainsi que la facilitation de l’obtention du statut de réfugié pour les Afrikaners souhaitant s’installer aux États-Unis.

    Mais au-delà de ces considérations internes, c’est le positionnement géopolitique de l’Afrique du Sud qui est directement visé. Washington reproche à Pretoria son soutien à des « acteurs malveillants » tels que le Hamas, la Russie ou encore l’Iran. Cette politique étrangère, perçue comme anti-occidentale, s’inscrit dans la continuité des alliances historiques de l’ANC, notamment avec l’Algérie et d’autres régimes aux sympathies marxistes.

    L’Afrique du Sud a fait du soutien au Polisario un pilier central de sa diplomatie. L’arrivée au pouvoir de Cyril Ramaphosa n’a fait que renforcer cette orientation, avec des efforts coordonnés avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour ralentir les retraits de reconnaissance de la pseudo-République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) et empêcher son expulsion de l’Union Africaine. Toutefois, face à la pression américaine croissante, Pretoria pourrait se retrouver isolée, incapable de maintenir son soutien diplomatique au Front Polisario sans en subir des conséquences économiques et politiques.

    Cuba, autre bastion pro-Polisario, dans la tourmente

    De l’autre côté de l’Atlantique, Cuba subit également les foudres de la nouvelle administration américaine. Après que Joe Biden eut brièvement retiré l’île de la liste des États soutenant le terrorisme, Donald Trump, fidèle à sa politique de fermeté, a rapidement inversé cette décision, réinscrivant La Havane sur cette liste noire. La nomination de Marco Rubio, sénateur d’origine cubaine et partisan d’une ligne dure, au poste de Secrétaire d’État, annonce une intensification des pressions sur le régime castriste.

    Cuba traverse actuellement sa pire crise économique depuis les années 1990, marquée par une inflation galopante, des pénuries de produits essentiels, des coupures d’électricité récurrentes et un effondrement des services de santé. Cette situation critique affaiblit considérablement la capacité du régime à maintenir son influence à l’international, notamment en Afrique, où il a longtemps été un soutien actif du Polisario aux côtés de l’Algérie.

    Marco Rubio, qui a toujours dénoncé les alliances entre régimes autoritaires, n’a pas manqué de souligner les liens étroits entre La Havane et Alger. Déjà en 2022, il avait appelé à des sanctions contre l’Algérie pour son soutien financier à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine, en vertu de la loi Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA). Ce climat de sanctions croisées et de pressions diplomatiques menace de plus en plus l’axe de soutien au Polisario, fragilisant sa légitimité sur la scène internationale.

    Vers la fin d’un réseau d’alliances pour le Polisario ?

    Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait marquer un tournant décisif pour le Front Polisario. Avec la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental déjà actée par les États-Unis en 2020, la reprise en main des relations internationales par l’administration Trump et ses alliés augure d’une réduction drastique de l’influence des soutiens du mouvement séparatiste.

    L’isolement croissant de l’Afrique du Sud et de Cuba, alliés indéfectibles de l’Algérie dans leur soutien au Polisario, pourrait précipiter la fin des ambitions de cette milice séparatiste. Sans le soutien financier et diplomatique de ces régimes, et face à la pression économique exercée sur l’Algérie elle-même, le Polisario risque de se retrouver sans appui, acculé dans ses derniers bastions.

    Pour le Maroc, cette conjoncture internationale représente une opportunité unique de consolider ses avancées diplomatiques et de renforcer sa position en Afrique et au-delà. La fin de l’ère des alliances idéologiques héritées de la Guerre froide pourrait bien signer l’épilogue d’un conflit qui, depuis des décennies, freine le développement régional et alimente des tensions inutiles.

  • Rabat et Yamoussoukro ont signé neuf accords bilatéraux

    Rabat et Yamoussoukro ont signé neuf accords bilatéraux

    Le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Léon Kacou Adom, a exprimé sa grande appréciation pour le partenariat stratégique entre la Côte d’Ivoire et le Maroc lors d’un entretien avec son homologue marocain, Nasser Bourita, à Laâyoune.

    Dans une déclaration conjointe publiée à l’issue de leur entretien d’aujourd’hui, les deux ministres ont salué la forte amitié et la solidarité qui unissent leurs pays. Ils ont noté que ces liens sont guidés par le roi Mohammed VI et le président Alassane Ouattara.

    Les ministres des Affaires étrangères ont salué les progrès réalisés dans le cadre du partenariat stratégique entre les deux pays, renforcé, selon eux, par les multiples visites du Roi Mohammed VI à  Abidjan et le lancement de projets clés dans des secteurs tels que les infrastructures, la pêche, l’habitat, la santé, l’agriculture et le développement humain. 

    Par ailleurs, MM. Adom et Bourita ont souligné le rôle essentiel des secteurs privés marocain et ivoirien dans l’avancement des relations bilatérales. Ils ont appelé les entreprises des deux pays à encourager de nouveaux investissements et à renforcer la coopération économique. Ils ont également appelé à l’activation des mécanismes du Groupe de relance économique (GIE) pour relancer ce partenariat.  

    Les ministres ont également noté l’importance d’une coopération renforcée entre les ports des deux pays, notamment le port Tanger-Med, le port autonome d’Abidjan et le futur port Dakhla-Atlantique.  

     

    Sur le plan régional et international, les ministres ont exprimé leurs points de vue communs sur les questions clés et réaffirmé leur engagement à œuvrer ensemble pour résoudre les conflits en Afrique. Ils ont également convenu de soutenir leurs candidatures respectives au sein des organisations régionales et internationales.  

    Les deux ministres ont conclu leur déclaration en saluant le rôle actif des citoyens marocains et ivoiriens dans le renforcement des liens entre leurs nations. Ils se sont déclarés satisfaits des mesures qui ont facilité leur séjour et leur résidence dans les deux pays depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1962.  

    La Côte d’Ivoire a exprimé à plusieurs reprises son soutien ferme au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. Le fait que la rencontre bilatérale entre les deux ministres ait eu lieu à Laâyoune en dit long sur l’attachement de la Côte d’Ivoire à la position du Maroc et sur l’importance de leur partenariat.

  • L’approche à 360 degrés du Maroc : une diplomatie affirmée au service de ses intérêts stratégiques

    L’approche à 360 degrés du Maroc : une diplomatie affirmée au service de ses intérêts stratégiques

    Le Maroc, royaume d’Afrique du Nord à l’ambition affirmée, poursuit avec détermination sa stratégie diplomatique à 360 degrés. Cette approche globale, qui reflète à la fois la confiance en soi et une vision stratégique à long terme, place le Royaume au cœur des enjeux géopolitiques régionaux et internationaux. Entre partenariats consolidés et nouvelles alliances, le Maroc ajuste son positionnement sur plusieurs fronts, notamment avec la France, l’Afrique du Sud, et le Sahel, tout en intensifiant ses relations avec des puissances émergentes comme le Nigeria et le Ghana.

    L’un des récents succès diplomatiques du Maroc est le retrait du soutien du Ghana au Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental. Cette décision, annoncée au début de l’année, marque un tournant majeur. Depuis 1979, le Ghana, acteur influent en Afrique de l’Ouest et pays anglophone, reconnaissait le Polisario et ses revendications. En rompant avec cette position historique, le Ghana a rejoint le camp marocain, soutenant la souveraineté du Royaume sur le Sahara occidental.

    Ce basculement, qui pourrait sembler anodin à première vue, est pourtant d’une portée symbolique et stratégique considérable. Il illustre le succès de la diplomatie marocaine dans son objectif principal : rallier un maximum de pays à sa position sur le Sahara occidental, un enjeu central de sa politique étrangère. Pour le Maroc, cette question détermine les relations bilatérales, divisant les nations en partenaires ou non-partenaires.

    L’adhésion du Ghana à la position marocaine n’est pas un événement isolé. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large de reconquête diplomatique entamée par le Maroc depuis plusieurs années. En multipliant les initiatives économiques, culturelles, et sécuritaires, le Royaume déploie une politique étrangère proactive pour renforcer ses alliances, notamment en Afrique subsaharienne.

    L’intégration progressive du Maroc au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) illustre cette ambition. Bien que le processus d’adhésion ne soit pas encore finalisé, les avancées dans ce dossier témoignent de l’engagement du Maroc à s’imposer comme un acteur incontournable du continent. Dans ce contexte, le rapprochement avec le Ghana renforce non seulement la position marocaine sur le Sahara, mais consolide également son influence au sein d’une région stratégique.

    La décision du Ghana reflète également un changement de paradigme au sein des relations intra-africaines. Alors que certains pays, comme l’Afrique du Sud et l’Algérie, continuent de soutenir le Polisario, d’autres, tels que le Ghana, préfèrent privilégier des partenariats économiques et politiques prometteurs avec le Maroc.

    En effet, le Royaume propose une vision panafricaine qui met l’accent sur la coopération Sud-Sud. À travers des investissements dans les infrastructures, l’énergie verte et l’agriculture, le Maroc joue la carte du développement commun, un discours qui séduit de plus en plus de nations africaines. La construction du gazoduc Maroc-Nigeria, un projet ambitieux visant à relier les ressources gazières de l’Afrique de l’Ouest à l’Europe, est un exemple frappant de cette approche intégrée.

    La France, l’Afrique du Sud et le Sahel : d’autres priorités stratégiques

    Si le Sahara occidental reste le pivot de la diplomatie marocaine, d’autres régions et partenaires stratégiques attirent également l’attention du Royaume. La France, partenaire historique, demeure un allié privilégié, bien que les relations bilatérales aient traversé quelques turbulences récemment. Les deux pays s’efforcent néanmoins de maintenir une coopération fructueuse, notamment dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la sécurité.

    L’Afrique du Sud, en revanche, représente un défi pour le Maroc. Fer de lance du soutien au Polisario, Pretoria incarne une opposition idéologique aux revendications marocaines sur le Sahara occidental. Face à cette position rigide, Rabat mise sur le renforcement de ses alliances ailleurs sur le continent pour isoler progressivement l’influence sud-africaine.

    Enfin, la stabilité du Sahel reste une préoccupation majeure pour le Maroc. En raison de la montée des groupes extrémistes et de l’instabilité politique dans cette région, le Royaume joue un rôle actif dans les initiatives de sécurité et de développement. Par ses efforts, le Maroc se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre le terrorisme et la consolidation de la paix en Afrique.

    Une diplomatie d’influence portée par une vision royale

    Ce déploiement diplomatique à 360 degrés repose sur une vision claire définie par le roi Mohammed VI. Sous son règne, le Maroc a su conjuguer ambition économique, soft power culturel et pragmatisme géopolitique. La question du Sahara occidental, perçue comme une cause nationale non négociable, est au cœur de cette stratégie. En s’appuyant sur une combinaison de persuasion économique, d’investissements ciblés, et de partenariats stratégiques, le Maroc consolide sa position sur l’échiquier international.

    Le rapprochement avec le Ghana témoigne du succès de cette vision. Mais il rappelle également que la bataille diplomatique autour du Sahara occidental est loin d’être terminée. En s’adaptant constamment aux évolutions géopolitiques, le Maroc confirme son rôle de puissance régionale, déterminée à faire entendre sa voix et à défendre ses intérêts avec assurance.

    Un avenir diplomatique prometteur

    Alors que le Maroc poursuit son chemin, de nombreux défis subsistent. Les tensions avec l’Algérie, l’instabilité régionale, et la concurrence des puissances africaines comme l’Afrique du Sud demeurent des obstacles importants. Cependant, la diplomatie marocaine, portée par une approche globale et cohérente, semble bien outillée pour relever ces défis.

    Avec des partenariats renforcés en Afrique, un dialogue soutenu avec l’Europe, et une volonté affichée de contribuer à la stabilité du continent, le Maroc s’affirme comme un acteur incontournable de la scène internationale. L’avenir de cette stratégie à 360 degrés dépendra toutefois de sa capacité à transformer les succès diplomatiques en gains économiques et politiques durables.

  • La décision de la CJUE : Une opportunité stratégique pour le Maroc de renforcer ses alliances avec la Russie et la Chine

    La décision de la CJUE : Une opportunité stratégique pour le Maroc de renforcer ses alliances avec la Russie et la Chine

    La décision du 4 octobre de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), annulant les accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc sur les produits de la pêche et de l’agriculture en raison de leur inclusion du Sahara occidental, a suscité de vives réactions à Rabat. Cette décision intervient dans un contexte où les relations politiques entre le Maroc et plusieurs États membres de l’UE étaient pourtant en voie de consolidation.

    Face à cette nouvelle donne, une analyse récente du Washington Institute for Near East Policy prévient que le Maroc pourrait intensifier son rapprochement avec deux acteurs globaux majeurs : la Russie et la Chine. Ces puissances émergentes, déjà présentes stratégiquement en Afrique, pourraient trouver dans cette situation une opportunité de renforcer leur influence au Maghreb.

    Malgré l’arrêt de la CJUE, les dirigeants européens, à travers des figures telles que Ursula von der Leyen et Josep Borrell, se sont empressés de réitérer leur volonté de maintenir un partenariat étroit avec le Maroc. Ils ont déclaré conjointement que « l’UE a la ferme intention de préserver et de continuer à renforcer des relations étroites dans tous les domaines du partenariat Maroc-UE ». Cependant, cette déclaration masque mal les tensions créées par la décision judiciaire.

    Selon Souhire Medini, chercheuse au Washington Institute, cette décision pourrait être perçue comme un manque de cohérence entre les engagements politiques et les obligations juridiques de l’UE. Elle souligne que « cette contradiction risque d’éroder la confiance du Maroc envers ses partenaires européens ».

    La Russie et la Chine, partenaires stratégiques du Maroc

    En parallèle, la Russie et la Chine poursuivent leur avancée stratégique au Maroc, en particulier dans le Sahara occidental. Moscou, via un accord de pêche renouvelé avec Rabat, renforce sa présence maritime dans cette région clé. De son côté, la Chine investit massivement dans les projets d’énergie verte, notamment l’hydrogène, avec des partenariats établis en 2023 entre Gaia Energy Company, une entreprise marocaine, et des acteurs saoudiens.

    Le Maroc, en cultivant ces partenariats, bénéficie d’une diversification de ses alliances stratégiques, lui permettant de contrer toute dépendance excessive à l’égard de l’UE. Ce repositionnement géopolitique est également soutenu par les ambitions chinoises de renforcer les routes de la soie en Afrique, où le Maroc occupe une position stratégique de premier ordre.

    L’analyse du Washington Institute aborde également l’impact potentiel du retour au pouvoir de Donald Trump, prévu pour consolider les investissements américains au Sahara. Toutefois, elle prévient que l’UE reste, à ce jour, le principal partenaire économique et investisseur au Maroc, limitant ainsi l’ampleur des réalignements économiques.

    Pour atténuer les répercussions de la décision de la CJUE, les auteurs recommandent un processus de consultation plus inclusif avec les populations du Sahara et un engagement plus prononcé des Nations unies pour une résolution durable du conflit.

    Alors que le Maroc se prépare à célébrer le cinquantenaire de la Marche verte en novembre prochain, ce contexte marque un moment charnière dans sa politique extérieure. Cette célébration historique de la souveraineté marocaine au Sahara pourrait être l’occasion de réaffirmer son positionnement sur la scène internationale.

    En renforçant ses liens avec la Russie et la Chine, tout en maintenant un dialogue actif avec l’UE, le Maroc montre sa capacité à naviguer habilement entre les grandes puissances. Ce jeu d’équilibriste pourrait s’avérer crucial pour consolider son rôle en tant que pivot stratégique en Afrique et au-delà.

  • La question du Sahara et les contradictions du droit international public – Critique de livre

    La question du Sahara et les contradictions du droit international public – Critique de livre

    Un nouveau livre intitulé The Sahara Issue and the Contradictions of Public International Law a été publié par Africa Chark Press, en 20224, écrit par le Dr. Mohmamed Boubouche, professeur de relations internationales et de droit international à la Mohammed First University à Oujda. Dans ce travail académique, l’auteur poursuit son plaidoyer pour la principale cause nationale du Maroc, à la suite de plusieurs publications et articles précédents qui ont exploré le sujet en profondeur, clarifié ses réalités et exposé les agendas cachés derrière sa fabrication. Parmi ces travaux figurent les informations juridiques sur le conflit artificiel du Sahara, la question du Sahara et le concept d’autonomie : une perspective marocaine et la sécurité dans le Sahel et la région du Sahara.

    Pendant plus de quatre décennies, la question du Sahara a été l’un des différends territoriaux et régionaux artificiels les plus longs et les plus complexes de l’histoire moderne, en raison de l’implication de divers acteurs régionaux et internationaux. Compte tenu des idées fausses généralisées propagées par les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc, il était nécessaire de contribuer à la défense de cette cause cruciale. Le livre fournit des informations juridiques pour clarifier la nature évolutive de la question du Sahara, en contrecarrant les inexactitudes juridiques promues dans les forums internationaux par les opposants à l’unité territoriale.

    Pour dissiper la désinformation délibérée concernant les termes juridiques liés à l’intégrité territoriale, l’auteur aborde les questions juridiques de manière objective, en s’appuyant sur des méthodologies historiques et descriptives. Cette approche met en évidence les faits pour démanteler les idées fausses propagées par les adversaires des revendications territoriales du Maroc.

    L’étude est divisée en cinq chapitres qui examinent :

    • Le concept d’autodétermination,
    • Le droit à la sécession contre l’intégrité territoriale,
    • Perspectives juridiques et constitutionnelles comparatives sur la sécession,
    • La pratique internationale de l’autodétermination en tant que « sécession »,
    • La proposition d’autonomie dans le droit international public.

    Dans cette défense académique, le Dr. Boubouche met en lumière les aspects juridiques du conflit artificiel du Sahara, en se concentrant sur les contradictions du droit international. Il souligne que le droit international défend à la fois les principes d’intégrité territoriale et le droit à l’autodétermination, tels qu’ils sont énoncés dans la Charte des Nations Unies. La relation entre ces principes est théoriquement complémentaire, mais a montré des conflits pratiques, en particulier en ce qui concerne les récents mouvements séparatistes.

    L’étude se pente sur les fondements juridiques de l’autodétermination et de la souveraineté territoriale, en utilisant des précédents juridiques internationaux. Dr. Boubouche retrace le concept d’autodétermination depuis ses racines dans la libération des peuples colonisés jusqu’à son utilisation abusive moderne par les mouvements séparatistes, conduisant à l’exploitation politique après la guerre froide. Il souligne les incohérences internationales dans l’application de l’autodétermination, influencées par les intérêts des grandes puissances.

    Dr. Boubouche affirme que la proposition d’autonomie marocaine, présentée en avril 2007, s’aligne sur la légalité internationale en équilibrant l’autodétermination et l’intégrité territoriale. L’ONU et les pratiques internationales d’après-guerre froide favorisent des solutions comme l’autonomie pour maintenir la stabilité mondiale, comme on le voit en Espagne et en Italie.

    Le livre contre-attaque les affirmations selon lesquelles le Maroc agit comme une « puissance d’occupation », un récit principalement dirigé par l’Algérie et l’Afrique du Sud. Dr. Boubouche explique les définitions juridiques de l’occupation en vertu de la Convention de La Haye de 1907, qui ne s’appliquent pas aux relations du Maroc avec le Sahara. Il aborde également les allégations d’exploitation des ressources, notant que le Maroc investit de manière significative dans le développement du Sahara, dépassant les rendements des ressources naturelles.

    Soulignant le sort des résidents du camp de Tindouf, il soutient qu’ils sont des « otages » plutôt que des réfugiés, citant les critères du droit international pour le statut de réfugié. Il conteste la légitimité du Front Polisario, soulignant son manque de représentation démocratique et de nature militaire, saignant les prétentions de représenter la population saharienne.

    En conclusion, le Dr. Boubouche souligne l’importance de la recherche universitaire dans la défense de l’intégrité territoriale du Maroc. Il appelle à mobiliser tous les secteurs – partis politiques, parlementaires, universités et centres de recherche – pour soutenir la cause nationale et réfuter les allégations non fondées.

  • Le Maroc consolide sa position de nouvelle référence africaine au niveau mondial

    Le Maroc consolide sa position de nouvelle référence africaine au niveau mondial

    Le royaume marocain se positionne comme le leader de la diplomatie africaine en matière de migration, de climat, d’économie et de politique

    L’essor de la diplomatie marocaine est présent dans tous les domaines. Sur le plan économique, il bénéficie d’accords de libre-échange avec les États-Unis et du plus grand contrat de pêche au monde avec l’Union européenne ; sur le plan militaire, il est soutenu par six des dix plus grandes puissances d’armement au monde avec lesquelles il lutte contre le terrorisme dans toute la région du Sahel, tout en étant un frein à l’immigration clandestine et un partenaire clé pour l’Europe ; et sur le plan politique, il est soutenu par l’Occident dans le cadre du plan d’autonomie pour le Sahara occidental.

    Le Maroc a mis en œuvre plusieurs actions pour renforcer la stabilité en Afrique, mais aucune ne s’est démarquée autant que l’Initiative Royale Atlantique, qui vise à faciliter l’accès à l’océan Atlantique pour les pays du Sahel, à promouvoir le commerce et la prospérité dans la région, ainsi qu’à accélérer l’intégration économique régionale et à se projeter dans le reste du monde.

    L’intégration de la région du Sahel est une étape clé et nécessaire pour mettre fin à la propagation du terrorisme dans la région. La Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad, le Soudan, le Sénégal et le Burkina Faso sont actuellement la cible du plus grand nombre d’attaques de ces groupes, et la stabilité de l’Afrique dépend directement de la paix dans cette région.

    Dans ce contexte, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a mentionné, lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, que les initiatives du Maroc pour l’Afrique visent à unir les pays du continent et à leur permettre de parler d’une seule voix afin de gagner du poids dans la prise de décision mondiale, notamment dans le domaine de la migration.

    Le Maroc et sa coopération avec le Bureau des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme

    Bourita a expliqué que les initiatives du roi Mohammed VI mettent en lumière le développement commun de l’Afrique et démontrent que la capacité du Maroc à trouver des solutions aux défis actuels est cruciale.

    Lors de la réunion de l’Assemblée générale des Nations unies, l’initiative internationale visant à améliorer l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique a été discutée et soutenue par tous les pays concernés, qui ont souligné son importance pour relever les différents défis de la région.

     « L’initiative atlantique changera la vision de l’Afrique »

    Nasser Bourita a réaffirmé que l’initiative royale changera la façon dont nous coopérons avec le Sahel, en passant « de la résolution des crises à la recherche de solutions ».

    L’impact attendu est tel que plusieurs représentants africains ont demandé au président du Parlement africain la nomination d’un ambassadeur honoraire de l’Initiative pour les pays d’Afrique atlantique et du Sahel, la création d’un groupe de travail parlementaire sur l’Initiative Mohammed VI au profit de ces pays, ainsi que l’organisation d’une visite au Maroc en novembre. Ils ont même proposé la tenue d’une conférence sur « l’Afrique atlantique, catalyseur de la zone de libre-échange continentale africaine » lors de la prochaine session du Parlement africain.

    Les actions du Maroc en Afrique, telles que l’initiative royale atlantique du roi Mohammed VI, mettent en évidence le grand potentiel de développement. Sur le continent, elle vise à renforcer les relations entre l’Afrique et le Maroc, dans le but de créer une politique commune pour relever les défis du Sahel et du Sahara.

    Les initiatives royales contribueront au progrès des pays concernés vers une nouvelle génération de prospérité, d’emploi et de bien-être pour les citoyens africains, reflétant l’engagement de Rabat envers l’Afrique à travers divers partenariats stratégiques. Depuis plusieurs années, le roi a signé plus de 1 000 accords lors de ses visites dans les pays africains.

    Les efforts du Maroc sont très appréciés dans les milieux politiques et diplomatiques africains. Ainsi, l’ancien premier ministre sénégalais, Mustapha Niasse, a fait l’éloge des initiatives pour l’Afrique, soulignant leur vision du développement et de l’intégration.

    Ou encore l’ambassadeur et directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale, Mohamed Methqal, qui a souligné, dans une interview exclusive pour Atalayar, que Mohammed VI a visité plus de 30 pays et totalisé plus de 50 visites depuis 1999.

    Methqal a souligné que la vocation du Maroc n’est pas d’exporter son modèle, mais de partager l’expérience qu’il a développée et de la mettre au service des pays africains partenaires, en plus de travailler avec les pays d’Afrique subsaharienne pour développer des solutions innovantes et pragmatiques qui s’appuient sur les réalités locales et permettent à ces pays, et au continent dans son ensemble, de croître plus rapidement au profit de la population.

     « L’importance de projets tels que le gazoduc atlantique entre le Nigeria et le Maroc pour stimuler l’intégration économique régionale et le développement humain durable dans les pays concernés du continent africain sont autant de solutions que le Maroc soutient », selon Mohamed Methqal.

    Le Maroc continue d’œuvrer au sein de la Fondation africaine pour donner la priorité aux besoins des citoyens africains dans les domaines de la paix, de la sécurité et du développement, en intensifiant la coopération dans différents domaines.

    Conformément à la vision du roi Mohammed VI, une action africaine commune est recherchée entre les pays du continent. Des actions concrètes propulseront les nations concernées dans une nouvelle ère de prospérité, de création d’emplois et d’amélioration de la qualité de vie des populations africaines.

    Dans le cadre d’une solidarité effective, l’Initiative royale pour les pays afro-atlantiques a été lancée lors d’une réunion en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Cette initiative vise à promouvoir une économie intégrée et prospère dans l’espace atlantico-africain, permettant la formulation de plans d’action dans des domaines tels que la sécurité, la paix, l’économie bleue et la préservation de l’environnement dans l’Atlantique.

    Le ministre marocain des Affaires étrangères a déclaré que cette initiative nationale démontre l’engagement de Rabat en faveur d’une coopération Sud-Sud forte et efficace. Cette question a été discutée lors d’une réunion dans le cadre de la semaine de haut niveau de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations unies.

    Le Maroc a intensifié ses efforts en faveur de la coopération africaine et de l’action commune, suivant la vision du roi Mohammed VI Grâce à des programmes tels que l’Initiative atlantique, le pays cherche à améliorer la communication et l’intégration économique entre 23 nations africaines et à créer de nouvelles opportunités économiques pour promouvoir la stabilité dans la région.

    Source Atalayar

  • La France reconnaît enfin la souveraineté du Maroc sur le Sahara

    La France reconnaît enfin la souveraineté du Maroc sur le Sahara

    La France a modifié sa position de longue date sur le conflit du Sahara occidental, approuvant le plan d’autonomie du Maroc pour la région et rejoignant un nombre croissant de pays soutenant le Maroc dans un processus de paix des Nations Unies au point mort.

    Dans une lettre au roi Mohammed VI, le président français Emmanuel Macron a décrit la proposition marocaine de 2007 d’accorder une autonomie limitée au Sahara occidental sous souveraineté marocaine comme la « seule base » pour résoudre le conflit. Cette décision constitue un revers important pour le Front Polisario indépendantiste, qui prétend depuis longtemps représenter le peuple autochtone sahraoui.

    “Le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine”, a déclaré Macron dans sa lettre rendue publique mardi. “La France entend agir en cohérence avec cette position, tant au niveau national qu’international.”

    Ce changement marque une victoire majeure pour le Maroc et aligne la France sur les États-Unis, Israël, l’Espagne et plusieurs pays africains, qui ont tous récemment soutenu la position du Maroc et visent à approfondir les relations commerciales avec ce pays d’Afrique du Nord.

    L’Algérie, rival régional du Maroc, et le Front Polisario ont critiqué cette décision de manière préventive dans les jours qui ont précédé la publication de la lettre.

    Mohamed Sidati du Polisario a accusé la France de violer le droit international et de soutenir l’expansionnisme marocain alors que son influence en Afrique décline. “Quelles que soient les difficultés que le Maroc tente de nous imposer avec le soutien de la France, le peuple sahraoui continuera à défendre obstinément ses droits jusqu’à ce qu’il obtienne le départ définitif de l’agresseur marocain de son territoire et la reconnaissance générale de la légitimité de sa lutte pour son autonomie. détermination et indépendance », a déclaré lundi Sidati, le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée.

    Un haut responsable marocain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a qualifié le changement de la France de « changeant la donne » dans un contexte international de soutien à la position du Maroc. Le responsable a souligné le rôle de la France en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui supervise la mission de maintien de la paix servant de médiation entre le Maroc et le Front Polisario soutenu par l’Algérie.

    L’Algérie, informée à l’avance du changement de politique de la France, a qualifié le Maroc et la France de « puissances coloniales, nouvelles et anciennes ». Le ministère algérien des Affaires étrangères a publié la semaine dernière un communiqué affirmant que « la décision française est clairement le résultat d’un calcul politique douteux, d’un jugement moralement discutable et d’interprétations juridiques qui ne sont ni étayées ni justifiées ».

    Le conflit du Sahara occidental a commencé en 1975 lorsque le Maroc a annexé l’ancienne colonie espagnole, déclenchant une lutte avec le Front Polisario indépendantiste. Les Nations Unies reconnaissent depuis longtemps le Front Polisario comme le représentant légitime du peuple sahraoui.

    Un cessez-le-feu négocié par l’ONU en 1991 a établi une mission de maintien de la paix pour surveiller la trêve et préparer un référendum sur l’avenir du territoire. Cependant, des désaccords sur l’éligibilité des électeurs ont empêché la tenue du référendum.

    Alors que le Maroc cherche à faire reconnaître internationalement ses revendications sur le Sahara occidental, le Front Polisario se concentre sur les batailles juridiques pour affirmer son droit à représenter le peuple et le territoire. Des violences sporadiques ont éclaté depuis la reprise du conflit armé par le Polisario en 2020, mettant fin à une trêve de 29 ans.

    Ce conflit territorial persistant reste un facteur critique dans les problèmes majeurs de l’Afrique du Nord, notamment la migration, la contrebande et la lutte contre le terrorisme.

  • Une ONG espagnole dénonce le programme « Vacances en paix » du Front Polisario

    Une ONG espagnole dénonce le programme « Vacances en paix » du Front Polisario

    Selon l’association, il y a déjà eu quatre nouveaux cas d’enlèvement de femmes depuis le début de l’année

    L’ONG La Libertad es Su Derecho (La liberté est leur droit), composée de familles d’accueil espagnoles de femmes enlevées dans les camps sahraouis de Tindouf (Algérie), a dénoncé lors d’un événement organisé par l’Association des femmes de Callosa de Segura que le programme « Vacaciones en Paz » (Vacances en paix) pour les mineurs d’origine sahraouie, promu par le Front Polisario, « viole d’un seul coup tous les articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Déclaration des droits de l’enfant ».

    La porte-parole de l’association, Elisa Pavón, a souligné que « depuis le début de l’année, il y a déjà eu quatre nouveaux cas d’enlèvement de femmes et, en outre, une procédure a été ouverte devant un tribunal asturien pour poursuivre 22 membres du Polisario, dont certains de haut rang, pour des délits de traite d’êtres humains et de falsification de documents en Espagne », selon des déclarations rapportées par Información.

    Le Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP) dénonce les cas de pédophilie qui ont touché des enfants sahraouis dans le cadre du programme « Vacances en Paix »

    Lors d’une conférence tenue au siège de la Cooperativa Eléctrica de Callosa de Segura sous le titre « Les traces indélébiles des vacances en paix », les intervenants ont évoqué la « déconstruction » du programme et ses conséquences, à commencer par la définition du programme par la Coordination étatique des associations de solidarité avec le Sahara (CEAS Sahara).

    Cette organisation décrit Vacaciones en paz « comme un programme de sensibilisation politique et sociale visant à transmettre à l’opinion publique espagnole et aux pouvoirs publics l’urgence de résoudre la situation au Sahara occidental de manière juste et définitive », en utilisant des enfants, qui sont appelés « ambassadeurs de la cause ».

    Cependant, selon Pavón, « ce n’est plus un programme humanitaire ou de solidarité, mais est devenu une simple entreprise du Polisario et du mouvement de solidarité, qui ne respectent pas systématiquement les instructions pour l’autorisation de permis de séjour temporaire pour les mineurs contenues dans le décret-loi 557/2011, qui détaille la procédure légale pour les accueils d’été, ainsi que l’utilisation des mineurs comme outils pour effectuer un travail de propagande politique, ce qui est l’une des significations des enfants-soldats ».

    Selon Pavón, la preuve la plus récente de ce non-respect est le cas de l’enlèvement de Mohamed Mohamed Lamin, âgé de 9 ans. Lamin a été enlevé par sa famille biologique en Espagne et transféré dans les camps de Tindouf après 18 mois passés en Espagne, alors qu’il suivait un traitement médical et attendait une nouvelle intervention chirurgicale.

    La mère adoptive de ce jeune homme d’origine sahraouie, Nieves González, a recueilli Mohamed lorsqu’elle a vu une annonce dans un statut WhatsApp demandant des familles d’accueil pour 11 mineurs de Vacaciones en Paz qui se trouvaient à l’aéroport de Malaga et qui allaient être renvoyés dans les camps.

    « Lorsqu’elle a appelé pour connaître les conditions requises, l’association de Sanlúcar de Barrameda lui a seulement dit qu’elle devait leur offrir un bon été avec beaucoup d’amour et envoyer sa carte d’identité pour demander un certificat de non-inscription au registre des délits sexuels », a expliqué la porte-parole. « Ils n’ont signé aucun document et aucune autre procédure n’a été effectuée, si ce n’est de donner le feu vert via WhatsApp », ajoute-t-elle.

    Des ONG espagnoles dénoncent l’enrôlement militaire d’enfants à Tindouf

    Avec un mineur sans papiers à sa charge, sans le droit d’obtenir une carte de santé et avec une infection qui a causé la surdité d’une oreille, Nieves González a confronté l’association et le Polisario en Andalousie, en exigeant l’identification de l’enfant. Cette bataille a duré 15 mois, jusqu’à ce que le père biologique de l’enfant, résidant en Espagne, se présente et demande l’exercice d’un droit de « visite de fin de semaine avec son propre fils ».

    Après avoir dénoncé les mauvais traitements subis par l’enfant de la part de son propre père, les faits ont été portés à la connaissance de la police nationale et du parquet des mineurs, ce qui a conduit à ce que Nieves soit déclarée « persona non grata par le Polisario » et à ce que le père fuie l’Espagne et que le frère de la mère biologique emmène Mohamed dans les camps, sans ses affaires. Selon l’ONG, Nieves n’a jamais pu communiquer à nouveau avec l’enfant.

    D’autre part, Bienvenida Campillo a abordé les conséquences du programme Vacances en paix, en particulier celles liées à l’enlèvement de femmes qui ont été accueillies pendant des années par des familles espagnoles et qui, à l’âge de 18 ans, « redeviennent utiles au Polisario, qui promeut, protège la pratique de l’enlèvement afin qu’elles puissent avoir des enfants et continuer à alimenter leur cause politique et leurs affaires ».

    Campillo, conseillère municipale d’Izquierda Unida à San Miguel de Salinas, a dénoncé le fait que sa fille adoptive, Koria, a été « kidnappée » pendant 13 ans. La conseillère a expliqué que  » Vacances en Paix a pour principale conséquence de générer des victimes de violations des droits de l’homme, non seulement des mineurs et des femmes adultes retenus contre leur gré, mais aussi de déstructurer les familles d’accueil et tout leur environnement, qui souffre d’une absence avec une immense douleur, frustration et impuissance « .

    Campillo a également déclaré, pour la première fois publiquement, que la raison pour laquelle le Polisario a empêché le retour de Koria en Espagne pendant 13 ans est que « son père était un geôlier à Rachid, la prison la plus redoutée des camps, et plus tard, jusqu’à sa mort, il était responsable de la coordination des réseaux de trafic illicite dans la zone du Sahara sous le contrôle du Polisario ». Campillo a déclaré que « même s’il savait qu’il allait mourir d’un cancer, il a eu la petite honte de l’épouser quelques jours avant pour assurer sa captivité ».

    Campillo a exprimé sa gratitude pour les expressions de soutien et d’affection reçues au nom de Koria et a défendu « la confiance aveugle que Koria est assez forte, constante et persévérante pour trouver, à un moment donné, le moyen de retourner en Espagne ». « Nous avons confiance en elle et nous ne cesserons pas de lutter pour sa liberté afin qu’elle puisse exercer pleinement ses droits, comme toutes les autres femmes et tous les autres hommes kidnappés », a-t-elle conclu.

  • Le projet d’investissement de la France au Sahara

    Le projet d’investissement de la France au Sahara

    Le Front Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara marocain , a dénoncé dimanche un projet d’investissement dans la région annoncé cette semaine par la France.

    Le Maroc considère que le Sahara marocain lui appartient, mais le mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie réclame un État souverain.

    « L’annonce par la France de son intention d’investir et de financer des projets, à travers l’Agence française de développement (AFD), dans les régions sahraouies occupées est une démarche provocatrice », ont déclaré les autorités séparatistes dans un communiqué.

    Cette déclaration intervient après le déplacement au Maroc la semaine dernière du ministre chargé du Commerce extérieur, Franck Riester.

    Selon plusieurs médias, Franck Riester, aurait indiqué durant ce voyage que l’AFD pourrait participer au financement d’un projet de ligne à haute tension entre Dakhla, la capitale du Sahara marocain , et Casablanca.

    « Le renouveau des relations franco-marocaines passera par de nouvelles passerelles entre nos secteurs privés », avait déclaré Franck Riester sur X dans le cadre du déplacement.

    Les relations entre le Maroc et l’Algérie sont tendues depuis des décennies en raison notamment de la situation au Sahara maroc , et la frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994.