Au moment où les États-Unis, sous l’administration Trump, se retirent progressivement du conflit ukrainien, Emmanuel Macron a prononcé mercredi soir un discours alarmiste, qualifiant la Russie de « menace existentielle » pour l’Europe. Une allocution marquée par une rhétorique guerrière et des promesses hasardeuses, révélant une mégalomanie stratégique qui pourrait précipiter le Vieux Continent dans l’abîme.
Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année, le président français a choisi de dramatiser la situation, évoquant une « nouvelle ère » où « la Russie teste nos limites dans les airs, en mer et dans l’espace ». Des propos qui, s’ils visent à légitimer un sursaut européen, frisent la paranoïa géopolitique. En refusant toute référence aux racines complexes du conflit et en diabolisant Moscou de manière unilatérale, Macron alimente une narration manichéenne, propice à l’escalade plutôt qu’à la résolution.
Pire : son rejet catégorique d’une paix « à n’importe quel prix » sonne comme un refus déguisé de toute négociation. En affirmant que « la paix ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine », le chef de l’État français ferme la porte à tout compromis, alors même que les États-Unis, principaux bailleurs de Kiev, semblent privilégier désormais une issue diplomatique. Une position intransigeante qui isole l’Europe, tout en ignorant l’épuisement croissant des opinions publiques face à une guerre sans fin.
Macron, chef d’orchestre d’une Europe fantasmée
Le président français, enivré par son rôle autoproclamé de leader européen, promet monts et merveilles : des « investissements supplémentaires » dans la défense sans hausse d’impôts, un renforcement de l’industrie militaire, et même un déploiement futur de « forces européennes » en Ukraine. Des annonces en trompe-l’œil, qui masquent mal l’absence de stratégie crédible. Comment croire, en effet, que la France, endettée et divisée, puisse compenser à elle seule le retrait américain ?
L’évocation d’une « défense européenne souveraine » relève de l’utopie. Alors que l’Union peine à coordonner ses approvisionnements en obus pour Kiev, Macron prétend mobiliser des budgets colossaux sans concertation réelle avec ses partenaires. Son appel à des « choix budgétaires indispensables », sans détailler leur financement, trahit une légèreté coupable. Quant à l’idée d’étendre la dissuasion nucléaire française à l’Europe, elle frise la provocation, risquant d’exacerber les tensions avec Moscou sans garantir la moindre sécurité additionnelle.
Un va-t-en-guerre inconséquent face aux géants
La véritable cible du discours macronien n’est pas tant la Russie que les États-Unis de Trump. En cherchant à positionner l’Europe en « troisième pôle » face à Washington et Moscou, le président français cultive une illusion de grandeur. Croit-il vraiment que la France, dont l’armée souffre de sous-investissements chroniques, puisse rivaliser avec les deux grandes puissances ? Son fantasme d’autonomie stratégique ignore une réalité crue : sans le parapluie américain, l’Europe reste une naine militaire.
Pire encore, Macron semble sous-estimer les conséquences d’une rupture avec Washington. En courtisant Viktor Orban — allié de Trump et Poutine — tout en critiquant l’isolationnisme américain, il navigue à vue, au risque de mécontenter toutes les parties. Son approche schizophrène révèle une absence de ligne directrice, masquée par des envolées lyriques sur « l’engagement » des Français et la « force d’âme de la nation ».