Le président américain Donald Trump, fraîchement réélu pour un second mandat, a déclenché une série de controverses en annonçant lundi plusieurs décrets majeurs. Parmi ces mesures, le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qu’il avait critiquée avec virulence lors de la crise pandémique, figure en bonne place. Ces annonces ont suscité une réaction rapide et inquiète de la Chine, qui réaffirme son engagement en faveur du multilatéralisme.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi, Guo Jiakun, porte-parole de la diplomatie chinoise, a exprimé la préoccupation de son pays face à ces retraits successifs des engagements internationaux. « Le rôle de l’OMS doit être renforcé, pas affaibli. La Chine, comme elle l’a toujours fait, soutiendra l’OMS dans la réalisation de ses missions pour promouvoir la santé de l’humanité », a-t-il déclaré.
Dans un autre geste très symbolique, Donald Trump a annoncé lundi vouloir se retirer immédiatement de l’Accord de Paris sur le climat, qualifiant cet engagement de « déséquilibré et unilatéral ». Cette position, qui rappelle le début de son premier mandat en 2017, a provoqué une nouvelle onde de choc sur la scène internationale.
En réponse, Guo Jiakun a réitéré la position de la Chine sur l’importance de la coopération mondiale face aux défis climatiques. « Le changement climatique est un défi commun auquel est confrontée l’ensemble de l’humanité, et aucun pays ne peut rester insensible ou résoudre le problème tout seul », a-t-il affirmé.
Depuis plusieurs années, la Chine s’est positionnée comme un acteur-clé de la lutte contre le changement climatique, en respectant ses engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Contrairement aux États-Unis sous la présidence de Trump, Pékin a maintenu ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre tout en adoptant des politiques nationales ambitieuses pour promouvoir les énergies renouvelables.
Cette nouvelle phase de repli américain pourrait offrir une opportunité stratégique pour la Chine. « Comme en 2017, Pékin cherche aujourd’hui à capitaliser sur le désengagement américain des organisations et accords internationaux, afin de se présenter comme un acteur responsable et prévisible des relations internationales », analyse Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
Toutefois, cette posture devra être conciliée avec une possible reprise des tensions commerciales entre les deux puissances. Le premier mandat de Donald Trump avait été marqué par une guerre commerciale intense, notamment avec l’imposition de droits de douane élevés sur les produits chinois. Ces mesures, jugées déloyales par Pékin, avaient été partiellement maintenues par son successeur, Joe Biden. Donald Trump semble toutefois déterminé à intensifier cette pression, ayant promis durant sa campagne de nouvelles hausses des tarifs douaniers.
À ce sujet, Guo Jiakun a indiqué mardi que « la Chine est prête à renforcer le dialogue et la communication avec les États-Unis, à gérer correctement les différends et à élargir la coopération mutuellement bénéfique ».
La question cubaine
En parallèle des dossiers climatiques et commerciaux, la Chine a fermement condamné la décision de Donald Trump de réinscrire Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme. Ce retournement brusque intervient après que l’administration précédente de Joe Biden avait annoncé son retrait de cette liste dans le cadre d’un accord visant à libérer des prisonniers politiques.
Pour Pékin, cette décision unilatérale révèle une volonté de rupture dans les relations internationales. Elle menace également de fragiliser la stabilité régionale. « La Chine appelle les États-Unis à respecter les principes de non-ingérence et de dialogue mutuel », a déclaré Guo Jiakun.
Le second mandat de Donald Trump semble s’inscrire dans une continuité conflictuelle avec la Chine. Les sujets de discorde, qu’ils soient climatiques, commerciaux ou diplomatiques, risquent de dominer l’agenda des relations bilatérales. Dans ce contexte, Pékin tente de renforcer son image de puissance stable et prévisible, tout en se préparant à affronter de nouveaux défis sur la scène internationale.