Le 16 janvier 2025, Bamako a accueilli une réunion d’importance historique réunissant les gouvernements des trois membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) : le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Cette rencontre visait à poser les jalons d’une initiative ambitieuse : la création d’une banque régionale d’investissement, un projet qui s’inscrit dans le cadre plus large de la Confédération des États du Sahel (CES).
Face aux défis économiques et sécuritaires qui caractérisent la région, les dirigeants des trois pays ont exprimé leur volonté de renforcer leur coopération. Cette banque régionale d’investissement, véritable pierre angulaire de la stratégie de l’AES, ambitionne de catalyser les investissements nécessaires au développement durable et à la stabilisation économique de la zone.
Lors de cette rencontre, les ministres de l’Économie et des Finances des trois pays ont souligné l’importance de définir des mécanismes communs pour favoriser la croissance et améliorer la résilience de leurs économies. « Nous devons valider la feuille de route relative à la création de cette banque, examiner les projets de textes concernant le prélèvement confédéral et mettre en place des instruments juridiques facilitant la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace AES », a déclaré Alhousseini Sanou, ministre de l’Économie et des Finances du Mali.
Des priorités bien définies
Les discussions ont également porté sur les projets intégrateurs prioritaires de l’AES, notamment dans les domaines du développement rural et des infrastructures. « À partir des travaux effectués par les experts, nous examinerons les documents relatifs à la banque d’investissement, mais aussi à la mise en œuvre des projets stratégiques de l’AES », a précisé Aboubacar Nacanabo, ministre de l’Économie et des Finances du Burkina Faso.
L’ambition de l’AES dépasse le simple cadre financier. La Confédération aspire à devenir un modèle de coopération régionale, en garantissant une meilleure intégration des économies et en favorisant un climat propice à l’épanouissement des populations.
Malgré les défis, les trois pays membres de l’AES représentent une part non négligeable de la richesse ouest-africaine. Selon les économistes, ils contribuent à hauteur de 6,9 % à l’économie de la CEDEAO et de 28,4 % à celle de l’UEMOA. Ces chiffres soulignent leur rôle stratégique au sein de l’Afrique de l’Ouest, malgré des structures économiques encore fragiles.
Pour Boubacar Sadou, ministre délégué de l’Économie et des Finances du Niger, les « Assises de Bamako » marquent une avancée décisive. « C’est un pas inexorable vers la concrétisation de notre Confédération, un projet porteur d’espoir pour nos peuples. »
Dans un contexte marqué par des crises multiples, l’Alliance des États du Sahel se présente comme une initiative audacieuse pour transformer les défis en opportunités. En misant sur la création d’une banque régionale et sur des mécanismes économiques intégrateurs, l’AES s’impose comme un acteur clé dans la reconfiguration de l’économie ouest-africaine.
Portée par une vision partagée, cette alliance cherche à insuffler une dynamique nouvelle dans une région où les besoins en développement, en stabilité et en coopération sont plus pressants que jamais.