Au 21e siècle, pour établir sa domination sur une colonie, plus besoin d’envoyer des canonnières : il suffit d’extraire des données. Ainsi, quelques entreprises ou gouvernements qui collectent les données du monde pourraient transformer le reste de la planète en colonies de données. In fine, des territoires qu’ils contrôleraient non par une force militaire mais à travers l’information. C’est ainsi que le Maroc opère un virage stratégique en investissant massivement dans cette technologie d’avenir (l’intelligence artificielle) et en créant un écosystème autour de l’IA.
Vladimir Poutine a déclaré : « Celui qui deviendra leader dans le domaine de l’intelligence artificielle, qui qu’il soit, sera le maître du monde ».
Pour Yuval Noah Harari, l’intelligence artificielle est l’invention la plus bouleversante de l’homme depuis son apparition sur terre. Effectivement, il constitue l’outil le plus puissant que l’humanité n’ait jamais inventé, car c’est la première technologie capable de prendre des décisions par elle-même. L’IA est un agent indépendant. Son potentiel positif est énorme, par le diagnostic de nouvelles maladies, aider à développer de nouveaux médicaments, créer des matériaux qui répondent à nos besoins, détecter des catastrophes naturelles comme les ouragans et les incendies de forêt.
L’IA : Myopie eschatologique
Depuis quelques générations, l’humanité connaît une croissance sans précédent de sa production d’informations, à la fois en termes de quantité et de rapidité. Le moindre smartphone contient plus d’informations que la bibliothèque d’Alexandrie dans l’Antiquité et permet à son utilisateur de se connecter instantanément avec des milliards d’autres personnes à travers le monde. Pourtant, ce flot immense d’informations pourrait conduire l’humanité à l’auto-annihilation. En effet, nous continuons à déverser des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, de polluer rivières et océans, de raser des forêts, de détruire des habitats entiers, de pousser nombre d’espèces vers l’extinction et de mette en péril les fondements écologiques de notre propre espèce. De plus, nous fabriquons des armes de destruction massive sans cesse plus puissantes, des bombes thermonucléaires aux virus apocalyptiques. Nos dirigeants disposent de ces informations, mais, au lieu de collaborer et trouver des solutions, ils se rapprochent chaque jour d’un conflit mondial.
L’IA : Anthropomorphique
L’intelligence artificielle est une technologie disruptive qui revêt une dimension anthropomorphique. Cette technologie est détenue par une poignée de gigantesques entreprises, en majorité américaines. Aujourd’hui, l’IA se trouve à un point de bascule. Elle crée des « humains numériques » dont l’apparence et la maitrise de la parole sont d’un réalisme troublant. Capable de réussir des examens d’entrée à l’université et d’obtenir une licence médicale aux Etats-Unis. Eclipsant les radiologues dans le diagnostic du cancer du poumon. En effet, l’IA est une technologie omni-usage (susceptible de servir à tout), va gagner progressivement tous les secteurs d’activité. Les principaux secteurs qui vont être touchés sont les applications internet (e-commerce, réseaux sociaux…), les applications économiques (services financiers, gestion logistique…), la perception (villes intelligentes, sécurité, maisons intelligentes, internet des objets (ido)), les applications autonomes (agriculture, industrie (robotique), transport (véhicules autonomes)).
L’Idiosyncrasie de l’IA
Ontologiquement, l’intelligence artificielle n’est ni bonne ni mauvaise. Il suffit de penser aux bienfaits immenses de l’électricité, de la téléphonie mobile et d’internet. D’après le cabinet d’études PricewaterhouseCoopers, l’IA nous enrichira avec une valeur estimée à 15.700 milliards de dollars, contribuant ainsi à réduire la faim et la pauvreté. Cependant, il existe trois problèmes qui suffisent à menacer l’avenir de la civilisation humaine, qui sont « la guerre nucléaire », « l’effondrement écologique » et « la disruption technologique ». Ils forment ce qu’on appelle une crise existentielle. La crise écologique menace la survie de la civilisation humaine, accompagné du développement de l’intelligence artificielle et du génie biologique. Ainsi, les contributions de l’IA à l’avenir de l’humanité sont profondes et imminentes, et doivent être explorées avec le même sérieux que les défis qu’elle présentent.
African Digital Summit
L’African Digital Summit, créé en 2014 par le GAM, est l’événement phare pour les professionnels du digital, du marketing et de la communication en Afrique. Elle vise à rapprocher les acteurs du digital en Afrique et à explorer les opportunités et les défis posés par l’intelligence artificielle (IA). La première problématique est la jeunesse et l’IA. Réunissant marques, annonceurs et startups, l’African Digital Summit sert de plateforme d’échange sur l’avenir numérique du continent. Espace dédié aux start-up pour faciliter les rencontres avec des décideurs marocains et internationaux. Ainsi, transformation digitale, tendances émergentes et impact de l’intelligence artificielle sur le marketing digital sont au cœur des débats. Cette édition se veut un catalyseur pour l’avenir digital de l’Afrique, en impulsant de nouvelles stratégies numériques et en renforçant les liens entre les acteurs du secteur.
Par ailleurs, Ghita Mezzour, ministre de la Transition numérique, souligne que l’Intelligence Artificielle a toute sa place dans le développement actuel et futur. De facto : art, créativité et numérique sont sur la même voie de développement. La ministre a aussi mis l’accent sur les start-ups et l’importance de soutenir leur développement au niveau institutionnel.
Aujourd’hui, les métiers liés à l’intelligence artificielle, aux sciences de données et à l’entreprise digitale créent un intérêt croissant de la part des jeunes marocains. Comprenant que ces métiers d’avenir sont porteurs aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’internationale. A l’horizon 2026, le gouvernement vise à offrir 100.000 certifications, permettant à la jeunesse marocaine d’être plus compétitive à l’échelle mondiale.
Le continent Africain est tourné vers l’avenir, le Royaume en est sa locomotive. Grâce aux investissements conséquents en Recherche et Développement, et la création d’un écosystème avec les entreprises du secteur.
Au niveau des start-up, un budget estimé à 240 millions de dirhams leur a été accordé dans le cadre de la stratégie Maroc Digital 2030 afin de favoriser l’innovation et aider les start-up marocaines. Le processus de cette stratégie vise à soutenir les entreprises marocaines à chaque étape de leur développement, en leur garantissant un financement durable, un accompagnement ciblé et des infrastructures d’incubation renforcées. Instaurant un climat de confiance envers les start-ups locales, les considérant comme des moteurs essentiels de l’innovation, de la croissance et de la transformation numérique au Maroc.