Les troupes israéliennes vont donc entrer dans le Liban, au sud ou par l’est (depuis le Golan) du Liban, voire sur toute la frontière. [Je rappelle que les Etats-Unis ont cette année reconnus le Golan comme appartenant à Israël]
C’est une autre histoire que celle de la bande de Gaza qui était (…) une surface essentiellement urbaine : ici c’est l’inverse.
S’il y a bien 45000 miliciens (y compris Houthis) et soldats du CGRI sur la frontière syrienne (et à mon avis, une invasion bien plus importante aura lieu, un peu comme du sable qui tombe dans un sablier), le combat d’infanterie sera très risqué. Un débordement numérique est possible. Le fait que la frontière sera quasiment aussitôt percée par les milices sur le Golan alors que Tsahal percera un autre endroit de la frontière en même temps, créera un « appel d’air » et l’invasion d’Israël. Et ce sera un carnage, un « 7 octobre » bien plus grand. Et cela sans intervention directe de l’Iran ! J’avais déclaré il y a des mois de cela qu’une invasion terrestre par les ennemis d’Israël était préparée par l’Iran, et comme on le voit, c’est le cas.
Deux choses peuvent donc arriver en même temps :
– les plans validés par l’état-major israélien sont surprenants et Tsahal gagnera au Liban,
– le débordement imminent sur la frontière syrienne par l’invasion de l’Axe de la Résistance sera hyper-sanglant, avec un soulèvement des arabes de Cisjordanie en sus (conduisant à une guérilla).
Tsahal n’a pas une artillerie de soutien aussi développée et expérimentée que celle de la Russie pour frapper les milices – d’ailleurs, Tsahal utilise constamment ses chars pour faire de l’artillerie. A moins qu’elle ne délégue cela à son aviation.
Cependant, Tsahal connaît très bien la cartographie et la géographie du Liban, et elle peut compter sur les armées britanniques et américaines qui ont des bases à Chypre, et des flottes en Méditerrannée. Les services de Renseignements d’Israël, des USA et de la Grande-Bretagne, ainsi que les réseaux satellitaires vont également intervenir directement (ils l’avaient déclaré en avril).
De nombreuses flottes américaines couvrent le Moyen-Orient, et les bases américaines y sont nombreuses.
Autant raser les grandes villes du Liban n’est guère dangereux pour l’aviation israélienne – autant envahir et nettoyer une zone qui s’étend jusqu’au fleuve Litani me paraît très risqué. Le travail préalable de bombardement n’est pas suffisant encore, il faudrait des semaines et des mois de bombardement méthodique de la zone à envahir, et surtout, construire des fortifications sur la frontière syrienne (et la Syrie est également prête à s’engager contre Israël !) pour la défendre.
Evidemment, cela va rapidement dégénérer en guerre régionale… à moins que l’Iran ne retienne ses milices, mais ça ne semble pas être le cas.
Même la Jordanie (prostituée de l’OTAN) a laissé passer aujourd’hui des drones tirés depuis l’Irak.
Tsahal a frappé Tartous en Syrie cette nuit, et la défense anti-aérienne russe a travaillé. C’est une mauvaise idée des Israéliens.
Il est donc possible que, dans un certain désespoir, Israël largue des bombes nucléaires un peu partout au Moyen-Orient pour calmer les fous furieux, avec l’assurance de ses alliés : mais cela ne servira à rien si la Cisjordanie se soulève, aidée par 45000 miliciens menant des raids sanglants dans les colonies, « sur le chemin d’Allah ».
Le Moyen-Orient va bouillir.
Personnellement, je ne le « sens » pas pour les habitants d’Israël.
Jo l’Indien,