Sous l’ère Xi Jinping, la Chine a assaini ses structures internes du Parti communiste chinois, en mettant en place un système d’auto-critique, afin de ne pas imiter l’empire soviétique qui a implosé faute d’introspection. La structuration de la gouvernance communiste se situe dans l’héritage léniniste. La doxa dominante est de contribuer davantage à l’humanité grâce au rayonnement chinois à l’échelle mondiale.
Le Parti communiste chinois (PCC) a toujours été au cœur du système politique depuis 1949. La structuration de la gouvernance communiste se situe dans l’héritage léniniste. Cet héritage subsiste, Mao Zedong s’étant inspiré du modèle soviétique de gouvernement mis en place par Lénine. La pensée maozedong, c’est le marxisme-léninisme développé et appliqué en Chine ; elle constitue un ensemble de principes théoriques et le bilan de l’expérience de la révolution chinoise dont la pratique a prouvé la justesse ; elle est la quintessence du génie collectif du Parti communiste chinois, dont un nombre important de dirigeants éminents ont apporté d’importantes contributions à sa formation et à son développement ; les œuvres scientifiques du camarade Mao Zedong sont une illustration concentrée de cette pensée.L’année 1978 fut historique, elle a inauguré l’ère de réforme et d’ouverture par Deng Xiaoping.
La réaffirmation de l’identité communiste de la Chine s’explique par au moins 3 facteurs notamment, en premier lieu, l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir a été déterminante. En second lieu, elle s’explique par la volonté de Xi Jinping et du Parti de se maintenir au pouvoir. Ce renouveau rouge peut être considéré comme une stratégie de survie, qui a été développée au moment où la croissance a atteint un plafond et ralentit désormais. En troisième lieu, la réaffirmation de l’identité communiste de la Chine s’explique par la consolidation du statut de puissance économique du pays. Après plusieurs décennies de très fortes croissance économique et la bonne résistance chinoise à la crise économique et financière mondiale de 2008-2009, la Chine est devenue la 2ème puissance économique mondiale, et ce rang a modifié les rapports de force internationaux mais aussi le degré de confiance des dirigeants chinois envers leur propre système économique et politique.
Renforcement du système économique sous l’ère Xi Jinping
Les entreprises d’Etat continuent à être les premiers investisseurs directs chinois à l’étranger et à jouer un rôle important dans l’économie nationale. Le poids des entreprises d’Etat dans l’économie n’a pas sensiblement évolué depuis 2013. Il demeure dominant dans les industries considérées comme stratégiques (défense, électricité, pétrole et gaz, télécommunications, charbon, aéronautique, rail, transport maritime), pour lesquelles les entreprises d’Etat représentent 90% des revenus. Les entreprises d’Etat représentent par ailleurs plus de 50% des revenus dans la catégorie d’industries considérées comme « piliers » (automobile, produits chimiques, construction, électronique, technologie, équipement manufacturier, métaux, acier).
La confiance de la Chine en son propre système économique, fortement supervisé par le Parti, s’est renforcée au lendemain de la crise économique et financière mondiale de 2008-2009, que les autorités ont d’ailleurs gérée en augmentant massivement les investissements d’Etat (plan de relance de 4 000 milliards de yuans, soit 586 milliards de dollars).
Ainsi, selon les experts, s’il y a des problèmes économiques, alors c’est le désordre social. Le président chinois Xi Jinping fait de l’URSS un contre-exemple, lors de sa première tournée dans le sud du pays en tant que secrétaire général du Parti, en décembre 2012. Selon lui, l’effondrement de l’Union Soviétique est survenu parce que personne n’a été « assez homme » face à Gorbatchev et que les membres du parti ont négligé les fondements idéologiques du régime.
Avec l’avènement de la présidence de Xi Jinping, il y a eu un renforcement du pouvoir du Parti communiste sur le volet économique qui s’est matérialisé par la remise en cause d’environ 120 grands groupes étatiques, une baisse sensible du contrôle de l’Etat sur les taux d’intérêt, un ajustement des prix de certaines ressources, tenant davantage compte de l’offre et de la demande, ou encore une accélération vers la convertibilité totale du renminbi (monnaie chinoise) dans les prochaines années.
Doxa communiste du PCC
Le Parti communiste chinois (PCC) s’est toujours montré très critique envers les religions ; dans ce domaine la République populaire de Chine s’est fortement inspirée de l’approche de l’Union Soviétique. Même si la fin de la révolution culturelle et de l’ère maoïste a permis un certain degré de tolérance, cette ouverture demeure faible. Le Parti adopte en effet toujours une approche méfiante envers les religions et n’en reconnait aujourd’hui officiellement que cinq sur son territoire : le bouddhisme, le taôisme, le catholicisme, le protestantisme et l’islam. En général, toutes les religions sont perçues comme un contre-pouvoir illégitime, une menace potentielle pour le Parti communiste chinois qui se présente officiellement comme une institution athéiste et considère la croyance et la pratique religieuses incompatibles avec la doxa du communisme.
Le Président chinois Xi Jinping a pour principal objectif de faire du système économique et politique de la Chine une référence pour le monde, et il faut encourager le plus grand nombre de pays, en premier lieu en développement, à s’en inspirer. Par ailleurs, le PCC fait référence aux « biens de l’humanité », au « bien commun », « au développement de tous les pays », et plus généralement au rôle que doit jouer la Chine pour le bien du monde dans son ensemble. Les dirigeants chinois actuels misent assurément sur l’attractivité naturelle du système chinois à l’étranger, compte tenu du statut de deuxième puissance économique mondiale du pays.
Au niveau de la gouvernance mondiale, la Chine s’y investit pleinement, en effet, elle a adopté le concept dit des « deux guides », lancé en février 2017 par Xi Jinping et diffusé à l’intérieur du Parti et de la fonction publique, symbolise particulièrement cet activisme, le premier « guide » se référant au « nouvel ordre mondial » ; le second à la « sécuriténationale ». Ainsi, pour Xi Jinping, la Chine doit guider la communauté internationale dans ces 2 domaines. Ces ambitions se concrétisent par la création de nouveaux concepts diplomatiques, de nouvelles institutions, de nouveaux projets d’envergure. Pour la diplomatie chinoise, il s’agit de rester en mouvement, d’avoir un temps d’avance face à des diplomaties installées. Depuis l’arrivée de Xi Jinping, la diplomatie chinoise a multiplié les initiatives : économiques (investissements massifs dans les infrastructures sous le label des « nouvelles routes de la soie », institutionnelles (création de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, BAII), de télécommunications (développement du satellite BeiDou, de la 5G), énergétiques, financières et monétaires… Ainsi la Chine a pour ambition de contribuer davantage à l’humanité.