Le chef d’État tunisien Kaïs Saïed, au pouvoir depuis 2019 et dont le mandat de cinq ans touche à sa fin, a annoncé le 2 juillet la tenue d’une élection présidentielle le 6 octobre prochain. Le président sortant n’a pas précisé s’il serait candidat à sa réélection. Son premier mandat a été marqué par une refonte du système institutionnel du pays.
La Tunisie organisera une élection présidentielle le 6 octobre prochain. Par décret présidentiel, Le chef d’État tunisien Kaïs Saïed a officiellement convoqué les citoyens tunisiens pour cette échéance électorale, annonce un communiqué de la présidence publié le 2 juillet au soir. Le communiqué n’a pas précisé si le président sortant allait briguer un nouveau mandat lors de ce scrutin.
Dans la foulée de cette annonce, l’instance électorale ISIE a indiqué que son conseil tiendrait une réunion le 4 juillet afin d’adopter le calendrier de cette élection présidentielle. Une conférence de presse est prévue à l’issue de cette réunion, annonce l’ISIE, citée par l’agence de presse officielle TAP.
Élu en 2019, Kaïs Saïed achève son premier mandat de cinq ans après avoir mené plusieurs réformes institutionnelles au cours de sa présidence.
Le 25 juillet 2021, il s’est arrogé tous les pouvoirs en limogeant le chef du gouvernement et en gelant le Parlement avant de le dissoudre. Ce coup de force est intervenu alors que le pays connaissait une grave crise institutionnelle après plusieurs mois de blocage politique entre les trois institutions qui se partageaient le pouvoir (Parlement, présidence de la République et présidence du gouvernement).
Une année plus tard jour pour jour, le président Saïed a organisé un référendum autour d’une nouvelle Constitution, adoptée avec 94,6 % des voix, mettant ainsi fin à un régime parlementaire hybride «à trois têtes» au sommet de l’État et marquant le retour au régime présidentiel en vigueur dans le pays de 1956 à 2011.
Des élections législatives, régionales et locales ont été depuis organisées dans le cadre d’une refonte totale du système politique et institutionnel du pays.
Tunis dénonce les tentatives d’ingérence occidentales
Ces réformes, contestées à l’intérieur par l’opposition islamiste et ses alliés qui ont été au pouvoir durant plus d’une décennie, ont provoqué depuis 2021 l’«inquiétude» et la «préoccupation» des capitales occidentales. Des «inquiétudes» interprétées par Tunis comme une tentative d’ingérence dans ses affaires intérieures et une atteinte à sa souveraineté.
En septembre 2023, Tunis a ainsi refusé la visite d’une délégation d’eurodéputés qui souhaitaient rencontrer des personnalités de l’opposition. Ils ont été déclarés persona non grata par le président Kaïs Saïed, et la joute verbale qui en a découlé aurait pu dégénérer à l’époque, n’eût été une désescalade par un mémorandum d’entente tuniso-européen parrainé par la Première ministre italienne Giorgia Meloni.