Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a jugé possible jeudi 30 mai à Bamako et à Ouagadougou une réconciliation entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et les trois pays du Sahel qui ont rompu avec la Cedeao sous la conduite des juntes qui les dirigent.
M. Faye, investi en avril, s’est rendu jeudi chez le voisin malien avant d’atterrir au Burkina Faso, effectuant sa première visite dans deux des trois Etats qui, avec le Niger, ont annoncé en janvier leur sortie de la Cedeao, l’accusant d’être inféodée à l’ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus contre le djihadisme. Les trois pays ont formé l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et ont fondé une force antidjihadiste conjointe.
M. Faye a dit avoir longuement parlé de la Cedeao avec le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta. La position malienne, « quoique rigide, n’est pas totalement inflexible », a-t-il précisé à la presse au côté du colonel Goïta…M. Faye a cependant assuré ne pas être venu à Bamako en tant que « médiateur de la Cedeao », mais pour une « prise de contact » qui l’a conduit dans plusieurs autres pays ouest-africains auparavant. « Je ne suis mandaté par aucune instance de la Cedeao », a-t-il insisté.
Arrivé au Burkina dans l’après-midi, M. Faye a été accueilli à Ouagadougou par le chef du pouvoir militaire, le capitaine Ibrahim Traoré…Le chef de l’Etat prêche le panafricanisme et le souverainisme, qui sont aussi les mots d’ordre des régimes militaires qui ont pris le pouvoir lors de putschs successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger depuis 2020. [Le Monde avec AFP]